Sur la photo-Genevieve Tjoues.
Article par Thierry Ngaleu, rédacteur pour iKNOW Politics.
En dépit des récentes évolutions juridiques et institutionnelles notamment l’insertion des quotas minima de représentativité féminine pour les listes de candidatures de partis politiques aux élections municipales, législatives, sénatoriales et régionales d’une part et la progression de la féminisation du haut fonctionnariat en l’occurrence dans la police, le commandement territorial et la communication d’autre part, le leadership politique et administratif reste l’apanage des hommes. Dans ces cadres où la culture socio-politique ambiante est hostile et où des contraintes spécifiques limitent leur percée, le rayonnement particulier des femmes relève de l’exception. Haro sur quelques leaders politiques qui exemplifient le dynamisme féminin.
Edith Kahbang Walla, « La voix des sans voix »
Du haut de ses 1,62m, Edith Kahbang Walla assume pleinement son rôle d’icône féminine en politique. Candidate à l’élection présidentielle de 2011 sous la bannière du CPP (Cameroon People Party), elle est celle qui incarne le mieux l’ambition d’une refondation de la gouvernance et de la prise main par le peuple de son destin, comme l’illustre son slogan de campagne « The time is now ». Sa sixième position (soit 34.639 suffrages favorables) lors de ces élections a été favorisée par une bonne connaissance du Cameroun et de sa capacité à élaborer et mettre en œuvre des stratégies.
Ancienne militante du Social Democratic Front, premier parti d’opposition au Cameroun, Kah Walla a été élue conseillère municipale de l’arrondissement de Douala 1er en 2007. Elle dirige l’association ‘‘Cameroun ô Bosso’’ qui promeut l’entrepreneuriat et la participation politique des jeunes et des femmes.
Genevieve Tjoues, « Patiente bâtisseuse »
L’accession de cette femme au poste de vice-présidente au sein du tout premier sénat camerounais en 2013 aurait pu effaroucher plus d’un n’eut été l’exemplarité de son parcours politique au sein du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple Camerounais), parti au pouvoir. Ancienne député, vice présidente du groupe RDPC à l’Assemblée nationale entre 1997 et 2010, cette bâtisseuse de 67 ans a été de tous les fronts.
Sans doute les qualités d’enseignante et l’ancrage dans la foi chrétienne de cette femme de 67 ans lui auront servi à se forger patiemment une stature de meneuse dans un environnement fortement masculinisé et où les batailles de leadership sont âpres. Geneviève Tjoues est depuis 1978 promotrice de la Fondation Arc-en-ciel qui s'occupe de la formation professionnelle et de l'insertion sociale des filles-mères. Elle considérée dans la ville d’Edéa, située à environ 90 km de la ville de Douala comme la mère des ‘‘mères célibataires’’.
Elisabeth Tamanjong, « Militante affirmée »
Cette femme de 50 ans originaire de la région du Nord Ouest Cameroun aura réussi le pari de se hisser au centre de la coordination du SDF (Social Democratic Front), premier parti d’opposition. Le Dr. Elisabeth Tamanjong a assurément une âme de combattante dont elle fait usage à la fois dans son parti en tant que Secrétaire général (Première femme à occuper ce poste dans une formation politique au Cameroun) et dans l’administration en tant que Directeur au Ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation. Connue pour ses prises de position acerbes vis-à-vis du régime, elle est le chantre d’un système démocratique ouvert au Cameroun.
Photo-LNE