Des collaboratrices politiques lancent un site contre le sexisme : "On veut libérer la parole"
Un outil pour libérer la parole des femmes victimes de sexisme en politique. Voilà l'objectif du site Chaircollaboratrice, lancé lundi 17 octobre et fondé par un collectif de collaboratices d'élus travaillant à l'Assemblée nationale, au Sénat, dans des ministères ou dans des collectivités territoriales. Leur mot d'ordre : dénoncer le sexisme ordinaire vécu par les femmes en milieu politique, et ce "pas uniquement au gré de (trop nombreux) scandales", résume leur dossier de presse, en référence notamment aux accusations de harcèlement et d'agression sexuelles à l'encontre du député Denis Baubin.
Une ambition qui passe notamment par des appels à témoignages sur leur plateforme numérique et la publication de témoignages anonymes. Charlotte Soulary, l'une des collaboratrices parlementaires à l'initiative du site, revient pour franceinfo sur les enjeux du lancement de Chaircollaboractrice.
Franceinfo : Pourquoi cette initiative ?
Charlotte Soulary : Cela fait trop longtemps que l'on vit le sexisme au quotidien. Et puis, malgré l'affaire Baupin, qui a permis de libérer la parole sur ces sujets, on est vite confrontées au fait que certains hommes politiques tournent cette histoire en dérision, sur le ton de l'humour.
Un exemple concret : à l'Assemblée nationale, "je vais te faire une Baupin"est devenue une blague à la mode pendant quelques semaines… On était en train de vivre une banalisation très forte du harcèlement et du sexisme. On s'est alors dit qu'il était important de créer un outil pour libérer la parole. Car malgré tout, c'est ce qui reste le plus difficile à faire aujourd'hui en France : en parler.
A quoi ressemble le sexisme ordinaire quand on travaille dans le monde politique ?
C'est ce dont on a voulu rendre compte avec le nom du site, "Chair collaboratrice". C'est le fait de nous renvoyer à un objet, à un corps, alors que l'on est dans une relation de travail. C'est par exemple être appelée "ma jolie". Ce sont ces histoires tristement ordinaires qui, dans un univers qui reste très masculin, banalisent le sexisme et empêchent les femmes de parler librement. Avec le lancement du site, on veut être un espace pour que les femmes puissent en parler.
Comment marche Chaircollaboratrice.com ?
Sur le site, nous publions des témoignages d'agissements sexistes ou de harcèlements qui nous sont remontés via notre formulaire en ligne. Tous sont anonymes. Certains seront ensuite illustrés en bande dessinée. C'est un moyen original dans la mesure où, parfois, les mots ne suffisent pas pour décrire cette réalité.
Enfin, on ne veut pas uniquement se contenter de parler de sexisme quotidien. Nous mettrons également à disposition une base de ressources pour les femmes victimes de sexisme, de harcèlement ou d'agression sexuelle.
Source : France TV info
Un outil pour libérer la parole des femmes victimes de sexisme en politique. Voilà l'objectif du site Chaircollaboratrice, lancé lundi 17 octobre et fondé par un collectif de collaboratices d'élus travaillant à l'Assemblée nationale, au Sénat, dans des ministères ou dans des collectivités territoriales. Leur mot d'ordre : dénoncer le sexisme ordinaire vécu par les femmes en milieu politique, et ce "pas uniquement au gré de (trop nombreux) scandales", résume leur dossier de presse, en référence notamment aux accusations de harcèlement et d'agression sexuelles à l'encontre du député Denis Baubin.
Une ambition qui passe notamment par des appels à témoignages sur leur plateforme numérique et la publication de témoignages anonymes. Charlotte Soulary, l'une des collaboratrices parlementaires à l'initiative du site, revient pour franceinfo sur les enjeux du lancement de Chaircollaboractrice.
Franceinfo : Pourquoi cette initiative ?
Charlotte Soulary : Cela fait trop longtemps que l'on vit le sexisme au quotidien. Et puis, malgré l'affaire Baupin, qui a permis de libérer la parole sur ces sujets, on est vite confrontées au fait que certains hommes politiques tournent cette histoire en dérision, sur le ton de l'humour.
Un exemple concret : à l'Assemblée nationale, "je vais te faire une Baupin"est devenue une blague à la mode pendant quelques semaines… On était en train de vivre une banalisation très forte du harcèlement et du sexisme. On s'est alors dit qu'il était important de créer un outil pour libérer la parole. Car malgré tout, c'est ce qui reste le plus difficile à faire aujourd'hui en France : en parler.
A quoi ressemble le sexisme ordinaire quand on travaille dans le monde politique ?
C'est ce dont on a voulu rendre compte avec le nom du site, "Chair collaboratrice". C'est le fait de nous renvoyer à un objet, à un corps, alors que l'on est dans une relation de travail. C'est par exemple être appelée "ma jolie". Ce sont ces histoires tristement ordinaires qui, dans un univers qui reste très masculin, banalisent le sexisme et empêchent les femmes de parler librement. Avec le lancement du site, on veut être un espace pour que les femmes puissent en parler.
Comment marche Chaircollaboratrice.com ?
Sur le site, nous publions des témoignages d'agissements sexistes ou de harcèlements qui nous sont remontés via notre formulaire en ligne. Tous sont anonymes. Certains seront ensuite illustrés en bande dessinée. C'est un moyen original dans la mesure où, parfois, les mots ne suffisent pas pour décrire cette réalité.
Enfin, on ne veut pas uniquement se contenter de parler de sexisme quotidien. Nous mettrons également à disposition une base de ressources pour les femmes victimes de sexisme, de harcèlement ou d'agression sexuelle.
Source : France TV info