Lourdes Flores Nano
"Cependant, il y a un besoin accru en ressources et généralement les besoins arrivent en tête. N’importe quelle bonne campagne bien pensée doit inclure un certain nombre de personnes pour la récolte des fonds, ces personnes devant savoir à quelles portes frapper." - Lourdes Flores Nano
iKNOW Politics: Docteur Flores, nous vous remercions de consacrer du temps pour discuter avec les lecteurs d’iKNOW Politics. Pour commencer, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs quel est votre parcours?
Je suis une avocate péruvienne. J’ai étudié à Lima dans un internat canadien, (La Reine des Anges) et ensuite à l’Université Catholique de Lima. J’ai ensuite obtenu un master à l’école de commerce de Madrid et terminé mon doctorat à l’Université Complutense. Je n’ai pas terminé ma thèse donc je n ai pas encore mon diplôme de doctorante.
iKNOW Politics: Vous avez donc commencé à être active en politique dès l’âge de 18 ans via le mouvement de jeunesse du parti. Comment en êtes-vous arrivée à être intéressée par la politique à un si jeune âge? Votre famille et vos amis vous ont-ils encouragée dans ce choix?
En 1977, il y avait beaucoup d’activités politiques à l’université où j’étudiais car le gouvernement militaire avait appelé les citoyens aux urnes pour élire une Assemblée constitutionnelle. A l’époque, je décidai de m’inscrire au parti populaire chrétien. En réalité, le moment clef se joua en 1981 lorsqu’un de mes professeurs fut désigné Ministre de la Justice et m’invita à faire partie de son groupe de conseillers. Ce premier contact avec le pouvoir fut en effet le point de départ qui m’encouragea à être active en politique. Mes parents m’ont toujours soutenue mais n’ont jamais participé directement.
iKNOW Politics: Vous avez tout d’abord servi le gouvernement au niveau local, en tant que membre du conseil municipal de Lima. Quels ont été votre impact et votre rôle en tant que femme et représentante officielle au niveau local?
Ce fut une très bonne première expérience qui m’a permis de beaucoup apprendre sur les problèmes spécifiques des immigrés à Lima. De plus, ce fut une opportunité incroyable de défendre les idées auxquelles je croyais mais pas les autres, comme par exemple l’idée de propriété privée pour les pauvres. Depuis lors, j'ai toujours pensé qu’être une femme pouvait être un avantage.
iKNOW Politics: Comment décrivez-vous les années passées au Congrès National du Pérou? Quel type de leadership avez-vous exercé en tant que députée?
J’étais une députée très active dans l’opposition, en particulier en défendant l’état de droit et en combattant les désastreux projets de lois qui étaient présentés et devinrent lois par la suite. Cependant, ce fut également une bonne opportunité de légiférer sur des thématiques relatives aux femmes et je suis très fière par exemple d’avoir mené des projets de loi relatifs à la protection contre la violence familiale, les quotas pour les femmes aux élections, les tests d’ADN. En même temps, j’étais un membre des comités importants comme par exemple le comité constitutionnel, ou encore le comité qui a revu le code de procédure civile et le droit des affaires.
iKNOW Politics: Lorsque le Président Fujimori a dissout le Congrès, vous avez continué à tenir les réunions du Congrès chez vous. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle dans le mouvement d’opposition au Président Fujimori?
En effet, ma maison fut pendant plusieurs mois le bureau du Congrès. Ce fut un honneur d’avoir les chefs de parti chez moi en train de discuter des problèmes les plus importants. Le 9 avril, nous avons déclaré le siège présidentiel libre et avons appelé le deuxième vice-président à assumer la présidence. Lorsque l’Assemblée constitutionnelle fut appelée à être élue et après un débat interne dans mon parti, je me suis présentée comme députée. J’ai mené la liste de mon parti et grâce à de nombreux efforts, nous avons remporté 10 % des sièges.
iKNOW Politics: Comment votre rôle de chef de l’opposition a-t-il évolué lorsque le Président Toledo a-t-il été élu démocratiquement? Quelles furent les obstacles auxquels vous avez été confrontée en tant que femme et chef de l’opposition?
En 2000, je ne me suis pas présentée à la réélection pour le Congrès. Mon objectif était de préparer calmement 2005. J’ai soutenu Toledo à la fin de sa campagne en 2000 car il représentait l’alternative à Fujimori. Je l’ai aidé dans ses activités de résistance, particulièrement à Washington et aux réunions de l’Organisation des Etats Américains. Il n’y avait pas de barrières pour moi à ces activités car j’étais une femme. Par ailleurs, j’étais tenue en respect par mes collègues.
iKNOW Politics: Quelles furent les défis auxquels vous furent confrontée lorsque vous vous êtes présentée aux élections présidentielles en 2001 et 2006 au Pérou? Quels conseils pouvez-vous offrir aux autres femmes candidates sur base de votre expérience personnelle?
Ma participation aux élections de 2001 fut une décision de dernière minute. Bien que ce ne fût pas suffisamment planifié, les résultats suivirent. J’ai mis tous mes efforts dans la campagne de 2006 et j’ai vraiment pensé que j’allais gagner. Mais il s’agissait d’une erreur. Je ne me sens pas capable de donner des conseils aux autres, mis à part le fait de dire qu’il faut avoir de la perspicacité et la volonté de gagner. Bien que je n’ai pas gagné, je pense que j'ai fait de mon mieux et j’attends avec sérénité le futur.
iKNOW Politics: Que recommanderiez-vous aux femmes voulant réussir leur carrière politique avec un accès réduit aux ressources et à l’information?
L’information ne devrait pas être un problème. Il y a toujours de l’information disponible. Cependant, il y a un besoin accru en ressources et généralement les besoins arrivent en tête. N’importe quelle bonne campagne bien pensée doit inclure un certain nombre de personnes pour la récolte des fonds, ces personnes devant savoir à quelles portes frapper.
"Cependant, il y a un besoin accru en ressources et généralement les besoins arrivent en tête. N’importe quelle bonne campagne bien pensée doit inclure un certain nombre de personnes pour la récolte des fonds, ces personnes devant savoir à quelles portes frapper." - Lourdes Flores Nano
iKNOW Politics: Docteur Flores, nous vous remercions de consacrer du temps pour discuter avec les lecteurs d’iKNOW Politics. Pour commencer, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs quel est votre parcours?
Je suis une avocate péruvienne. J’ai étudié à Lima dans un internat canadien, (La Reine des Anges) et ensuite à l’Université Catholique de Lima. J’ai ensuite obtenu un master à l’école de commerce de Madrid et terminé mon doctorat à l’Université Complutense. Je n’ai pas terminé ma thèse donc je n ai pas encore mon diplôme de doctorante.
iKNOW Politics: Vous avez donc commencé à être active en politique dès l’âge de 18 ans via le mouvement de jeunesse du parti. Comment en êtes-vous arrivée à être intéressée par la politique à un si jeune âge? Votre famille et vos amis vous ont-ils encouragée dans ce choix?
En 1977, il y avait beaucoup d’activités politiques à l’université où j’étudiais car le gouvernement militaire avait appelé les citoyens aux urnes pour élire une Assemblée constitutionnelle. A l’époque, je décidai de m’inscrire au parti populaire chrétien. En réalité, le moment clef se joua en 1981 lorsqu’un de mes professeurs fut désigné Ministre de la Justice et m’invita à faire partie de son groupe de conseillers. Ce premier contact avec le pouvoir fut en effet le point de départ qui m’encouragea à être active en politique. Mes parents m’ont toujours soutenue mais n’ont jamais participé directement.
iKNOW Politics: Vous avez tout d’abord servi le gouvernement au niveau local, en tant que membre du conseil municipal de Lima. Quels ont été votre impact et votre rôle en tant que femme et représentante officielle au niveau local?
Ce fut une très bonne première expérience qui m’a permis de beaucoup apprendre sur les problèmes spécifiques des immigrés à Lima. De plus, ce fut une opportunité incroyable de défendre les idées auxquelles je croyais mais pas les autres, comme par exemple l’idée de propriété privée pour les pauvres. Depuis lors, j'ai toujours pensé qu’être une femme pouvait être un avantage.
iKNOW Politics: Comment décrivez-vous les années passées au Congrès National du Pérou? Quel type de leadership avez-vous exercé en tant que députée?
J’étais une députée très active dans l’opposition, en particulier en défendant l’état de droit et en combattant les désastreux projets de lois qui étaient présentés et devinrent lois par la suite. Cependant, ce fut également une bonne opportunité de légiférer sur des thématiques relatives aux femmes et je suis très fière par exemple d’avoir mené des projets de loi relatifs à la protection contre la violence familiale, les quotas pour les femmes aux élections, les tests d’ADN. En même temps, j’étais un membre des comités importants comme par exemple le comité constitutionnel, ou encore le comité qui a revu le code de procédure civile et le droit des affaires.
iKNOW Politics: Lorsque le Président Fujimori a dissout le Congrès, vous avez continué à tenir les réunions du Congrès chez vous. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle dans le mouvement d’opposition au Président Fujimori?
En effet, ma maison fut pendant plusieurs mois le bureau du Congrès. Ce fut un honneur d’avoir les chefs de parti chez moi en train de discuter des problèmes les plus importants. Le 9 avril, nous avons déclaré le siège présidentiel libre et avons appelé le deuxième vice-président à assumer la présidence. Lorsque l’Assemblée constitutionnelle fut appelée à être élue et après un débat interne dans mon parti, je me suis présentée comme députée. J’ai mené la liste de mon parti et grâce à de nombreux efforts, nous avons remporté 10 % des sièges.
iKNOW Politics: Comment votre rôle de chef de l’opposition a-t-il évolué lorsque le Président Toledo a-t-il été élu démocratiquement? Quelles furent les obstacles auxquels vous avez été confrontée en tant que femme et chef de l’opposition?
En 2000, je ne me suis pas présentée à la réélection pour le Congrès. Mon objectif était de préparer calmement 2005. J’ai soutenu Toledo à la fin de sa campagne en 2000 car il représentait l’alternative à Fujimori. Je l’ai aidé dans ses activités de résistance, particulièrement à Washington et aux réunions de l’Organisation des Etats Américains. Il n’y avait pas de barrières pour moi à ces activités car j’étais une femme. Par ailleurs, j’étais tenue en respect par mes collègues.
iKNOW Politics: Quelles furent les défis auxquels vous furent confrontée lorsque vous vous êtes présentée aux élections présidentielles en 2001 et 2006 au Pérou? Quels conseils pouvez-vous offrir aux autres femmes candidates sur base de votre expérience personnelle?
Ma participation aux élections de 2001 fut une décision de dernière minute. Bien que ce ne fût pas suffisamment planifié, les résultats suivirent. J’ai mis tous mes efforts dans la campagne de 2006 et j’ai vraiment pensé que j’allais gagner. Mais il s’agissait d’une erreur. Je ne me sens pas capable de donner des conseils aux autres, mis à part le fait de dire qu’il faut avoir de la perspicacité et la volonté de gagner. Bien que je n’ai pas gagné, je pense que j'ai fait de mon mieux et j’attends avec sérénité le futur.
iKNOW Politics: Que recommanderiez-vous aux femmes voulant réussir leur carrière politique avec un accès réduit aux ressources et à l’information?
L’information ne devrait pas être un problème. Il y a toujours de l’information disponible. Cependant, il y a un besoin accru en ressources et généralement les besoins arrivent en tête. N’importe quelle bonne campagne bien pensée doit inclure un certain nombre de personnes pour la récolte des fonds, ces personnes devant savoir à quelles portes frapper.