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Saoudatou Dembélé Camara, député du (MPR) de la Commune VI du district de Bamako Présidente de la Commission des lois

Entretiens

Soumis par iKNOW Politics le
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August 28, 2012

Saoudatou Dembélé Camara, député du (MPR) de la Commune VI du district de Bamako Présidente de la Commission des lois

Entretien spécial sur la crise au Nord du Mali et son impact sur la participation politique des femmes au Mali

« C’est vraiment déplorable les conséquences de la chute de Kadafi, le gouvernement a eu confiance en ces maliens qui rentraient chez eux pour fuir les combats en Libye, nous étions loin d’imaginer qu’ils retourneraient les armes contre nous.  Aujourd’hui de nombreux foyers sont déplacés dans le désert algérien, Mauritanien, jusqu’au Burkina. » - Saoudatou Dembélé Camara

Honorable Saoudatou Dembélé Camara, député du (MPR) de la Commune VI du district de Bamako Présidente de la Commission des lois

iKNOW Politics : Il semblerait que la récente crise en Libye a eu des conséquences désastreuses sur les pays sahéliens, pourriez-vous nous expliquer les raisons de la rébellion au Nord du Mali?

C’est regrettable ce qui arrive au Mali qui est un état démocratique et respecte sa constitution, surtout que nous sommes à quelques semaines des élections présidentielles qui se tiendront le 29 avril prochain. Cette rébellion au Nord du Mali communément appelée rébellion touareg  mais qui regroupe en réalité des touaregs, des peuls et des sonrai est particulière à cause de la crise libyenne.  En effet, depuis des décennies ce conflit secoue le nord du Mali. Les rebelles revendiquent l’indépendance ou en tout cas l’autonomie de cette région nord qui va au delà des frontières du Mali qu’ils appellent l’Azawad. En 1992, la paix avait été signée à travers la flamme de la paix notamment qui symbolisait la fin des hostilités. Des milliers de rebelles ont intégré les forces de l’armée régulière. Des mesures discriminatoires favorisent les maliens originaires du Nord dans la seule optique de favoriser leur intégration et la paix.

Plus récemment en 2009 les accords d’Alger ont été signés suite à quelques attaques. La tension s'était alors amoindrie jusqu'à la chute du régime kadafi qui a entrainé le retour des touaregs d'origine malienne qui combattaient dans l’armée de Kadafi. Ils sont malheureusement revenus lourdement armées certains ont laissés les armes avant d’entrer sur le territoire, d’autres ont gardé leurs armes et se sont installés. En marge de l’arrivée massive de ces soldats libyens, Al qaida au Maghreb islamique déstabilise cette région avec de nombreuses prises d’otages occidentaux.  

C’est vraiment déplorable les conséquences de la chute de Kadafi, le gouvernement a eu confiance en ces maliens qui rentraient chez eux pour fuir les combats en Libye, nous étions loin d’imaginer qu’ils retourneraient les armes contre nous.  Aujourd’hui de nombreux foyers sont déplacés dans le désert algérien, Mauritanien, jusqu’au Burkina.

iKNOW Politics: Dans ce climat de tension, en tant que femme politique, qu’envisagez-vous pour que la participation des femmes dans les scrutins à venir soit effective?

Il faut que les élections se fassent sinon l’armée va prendre le pouvoir, notre Constitution ne prévoit pas le cas de force majeure.  S’agissant des femmes, nous devons les former et les sensibiliser, je crois que des réseaux comme iKNOW Politics peuvent aider dans ce sens. Elles ne doivent pas se laisser intimider par les violences verbales et physiques. Si la participation aux élections est faible ou si les élections sont compromises, ce sera une victoire pour les rebelles. Les femmes ne doivent pas resté en marge de ce processus. Si nous n’allons pas aux élections ce sera un recul de notre démocratie. A la suite de cet entretien avec vous, je vais m’engager personnellement pour sensibiliser les femmes, car toute la population malienne doit s’investir pour la bonne tenue des élections présidentielles et législatives. Au niveau  de l’Assemblée Nationale nous avons cotisé pour soutenir le gouvernement dans les dépenses liées à cette guerre. Nous avons aussi interpellé certains ministres du gouvernement.

iKNOW Politics: Quel conseil pourriez-vous donner aux femmes du monde arabe qui commencent leur transition vers la démocratie?

Ce que je peux dire aux femmes arabes c’est de se battre surtout que dans la plupart des pays qui ont connu le printemps « les islamistes » gagnent du terrain. Les femmes ont été très actives dans tous les pays pour revendiquer la démocratie, elles ne doivent donc pas être en marge du processus. Elles ne doivent pas mener une lutte femme contre homme mais plutôt s’engager dans la complémentarité. Je les encourage à aller au bout de leur quête de liberté, de justice et d’égalité. Je leur souhaite de maintenir leur motivation pour occuper les mêmes postes que les hommes. Elles ont aussi le soutien de leurs sœurs du Mali.

 

 

 

Date de l'entretien
Région
Entretien spécial sur la crise au Nord du Mali et son impact sur la participation politique des femmes au Mali

« C’est vraiment déplorable les conséquences de la chute de Kadafi, le gouvernement a eu confiance en ces maliens qui rentraient chez eux pour fuir les combats en Libye, nous étions loin d’imaginer qu’ils retourneraient les armes contre nous.  Aujourd’hui de nombreux foyers sont déplacés dans le désert algérien, Mauritanien, jusqu’au Burkina. » - Saoudatou Dembélé Camara

Honorable Saoudatou Dembélé Camara, député du (MPR) de la Commune VI du district de Bamako Présidente de la Commission des lois

iKNOW Politics : Il semblerait que la récente crise en Libye a eu des conséquences désastreuses sur les pays sahéliens, pourriez-vous nous expliquer les raisons de la rébellion au Nord du Mali?

C’est regrettable ce qui arrive au Mali qui est un état démocratique et respecte sa constitution, surtout que nous sommes à quelques semaines des élections présidentielles qui se tiendront le 29 avril prochain. Cette rébellion au Nord du Mali communément appelée rébellion touareg  mais qui regroupe en réalité des touaregs, des peuls et des sonrai est particulière à cause de la crise libyenne.  En effet, depuis des décennies ce conflit secoue le nord du Mali. Les rebelles revendiquent l’indépendance ou en tout cas l’autonomie de cette région nord qui va au delà des frontières du Mali qu’ils appellent l’Azawad. En 1992, la paix avait été signée à travers la flamme de la paix notamment qui symbolisait la fin des hostilités. Des milliers de rebelles ont intégré les forces de l’armée régulière. Des mesures discriminatoires favorisent les maliens originaires du Nord dans la seule optique de favoriser leur intégration et la paix.

Plus récemment en 2009 les accords d’Alger ont été signés suite à quelques attaques. La tension s'était alors amoindrie jusqu'à la chute du régime kadafi qui a entrainé le retour des touaregs d'origine malienne qui combattaient dans l’armée de Kadafi. Ils sont malheureusement revenus lourdement armées certains ont laissés les armes avant d’entrer sur le territoire, d’autres ont gardé leurs armes et se sont installés. En marge de l’arrivée massive de ces soldats libyens, Al qaida au Maghreb islamique déstabilise cette région avec de nombreuses prises d’otages occidentaux.  

C’est vraiment déplorable les conséquences de la chute de Kadafi, le gouvernement a eu confiance en ces maliens qui rentraient chez eux pour fuir les combats en Libye, nous étions loin d’imaginer qu’ils retourneraient les armes contre nous.  Aujourd’hui de nombreux foyers sont déplacés dans le désert algérien, Mauritanien, jusqu’au Burkina.

iKNOW Politics: Dans ce climat de tension, en tant que femme politique, qu’envisagez-vous pour que la participation des femmes dans les scrutins à venir soit effective?

Il faut que les élections se fassent sinon l’armée va prendre le pouvoir, notre Constitution ne prévoit pas le cas de force majeure.  S’agissant des femmes, nous devons les former et les sensibiliser, je crois que des réseaux comme iKNOW Politics peuvent aider dans ce sens. Elles ne doivent pas se laisser intimider par les violences verbales et physiques. Si la participation aux élections est faible ou si les élections sont compromises, ce sera une victoire pour les rebelles. Les femmes ne doivent pas resté en marge de ce processus. Si nous n’allons pas aux élections ce sera un recul de notre démocratie. A la suite de cet entretien avec vous, je vais m’engager personnellement pour sensibiliser les femmes, car toute la population malienne doit s’investir pour la bonne tenue des élections présidentielles et législatives. Au niveau  de l’Assemblée Nationale nous avons cotisé pour soutenir le gouvernement dans les dépenses liées à cette guerre. Nous avons aussi interpellé certains ministres du gouvernement.

iKNOW Politics: Quel conseil pourriez-vous donner aux femmes du monde arabe qui commencent leur transition vers la démocratie?

Ce que je peux dire aux femmes arabes c’est de se battre surtout que dans la plupart des pays qui ont connu le printemps « les islamistes » gagnent du terrain. Les femmes ont été très actives dans tous les pays pour revendiquer la démocratie, elles ne doivent donc pas être en marge du processus. Elles ne doivent pas mener une lutte femme contre homme mais plutôt s’engager dans la complémentarité. Je les encourage à aller au bout de leur quête de liberté, de justice et d’égalité. Je leur souhaite de maintenir leur motivation pour occuper les mêmes postes que les hommes. Elles ont aussi le soutien de leurs sœurs du Mali.

 

 

 

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