Danielle Perrier
"Je pense que si la femme veut faire de la politique, elle doit offrir une nouvelle façon de la faire. Les hommes ont l’habitude de faire des promesses électorales qui ne tiennent que rarement. La femme doit faire un programme sérieux et cohérent en toute franchise. " - Danielle Perrier
iKNOW Politics: Vous êtes la première femme élue Présidente du Conseil de District de Maurice et vous êtes membre du Parlement. A la veille de votre troisième mandat, pouvez-vous nous dire quelles sont les difficultés que vous vivez en tant que femme élue ? Est-ce que votre passé vous permet de faire face à ces difficultés?
Je pense que j’ai été élevée par une mère et non par un père. Ma mère était seule et le fait de ne pas avoir connu l’autorité d’un homme dans la maison m’a permis peut-être d’avoir une certaine liberté de penser, une certaine confiance en moi… Grâce à ce vécu en toute modestie je peux prétendre être un petit leader. Ce fut très facile pour moi d’être élue au niveau du village puis j’ai rejoint le Conseil du District. Malgré de nombreuses oppositions, j’ai bénéficié du soutien du leader de ma formation politique qui a saisi l’occasion de présenter une femme candidate pour la toute première fois. J’ai voulu relever le défi en initiant une nouvelle sorte de politique de proximité et tous les jours je suis sur le terrain. Il y a eu beaucoup de publicités autour de moi dans les médias. Deux ans plus tard, le parti m’a demandé de poser ma candidature à l’Assemblée Nationale. Depuis quinze ans, je suis Présidente de la Commission des Femmes et j’ignore comment m’arrêter!
iKNOW Politics: Qu’est-ce qui vous a motivé à faire de la politique ?
Ma motivation est née de la situation politique de Maurice à l’époque. Les valeurs démocratiques étaient complètement bafouées, les travailleurs n’avaient aucun droit, et la majorité des mauriciens étaient touchés par la pauvreté. J’ai donc décidé de réagir car je suis contre toute forme d’injustice. C’est en cela que se résument mes motivations.
iKNOW Politics: Quelle est la situation des femmes politiques à Maurice ? Est-ce que le fait d’être une femme a été préjudiciable pour accéder au poste d’élue ?
Oui et non. Les gens me rendent bien le respect que je leur donne. J’ai subi quelques insultes mais je suis restée forte, je n’ai pas cédé face à l’intimidation. Toutes les tentatives de déstabilisation de la part des hommes disons de la communauté en générale ont échouées. Depuis, j’ai la réputation d’être forte et on me laisse tranquille. Il est important de garder la tête haute et de ne pas avoir peur. Devons-nous avoir peur d’être femme ? Non ! En ce qui me concerne, je suis très croyante et je puise ma force dans la spiritualité.
iKNOW Politics: Avez-vous apporté un changement bénéfique aux femmes ?
Oui, j’ai d’abord réussi au sein de mon parti en accédant au poste de Présidente de la Commission des femmes. J’ai réussi à changer la constitution du parti pour y inclure un quota pour les femmes. En 2000, je me suis battu pour que le nombre de femmes présentées sur la liste du parti soit de 25%. Le leader du parti a approuvé, il m’a seulement dit : « c’est bien beau mais trouve moi des femmes ! » J’ai donc fait des recherches pour sensibiliser les femmes qui voient souvent la politique comme un domaine incertain où on peut perdre les élections. Il a fallu convaincre surtout celles qui sont fonctionnaires où exercent des professions libérales.
Elles hésitent à quitter leurs emplois pour une carrière politique. Je leur ai dit qu’il faut faire de la politique pour apporter des changements. Je crois énormément qu’une plus grande implication des femmes en politique va conduire au changement. D’ailleurs, je dis aux femmes qui débutent en politique : “Si vous venez pour copier les hommes, restez à la maison. N’ayez pas peur de montrer notre spécificité. Nos cœurs de mamans battent pour améliorer la santé, l’éducation, l’accès au logement... Les hommes considèrent notre sensibilité comme une faiblesse alors que c’est le moteur du changement ». Pour revenir à la question, je peux dire modestement que j’ai apporté un changement de mentalité au sein du parti. Désormais, il y a plus de respect à l’égard des femmes.
iKNOW Politics: Quel conseil donneriez-vous en particulier à une jeune femme qui entre en politique ?
De rester elle-même, de ne pas prendre la grosse tête, de garder les pieds sur terre et de mettre la main à la pâte ! Je pense que si la femme veut faire de la politique, elle doit offrir une nouvelle façon de la faire. Les hommes ont l’habitude de faire des promesses électorales qui ne tiennent que rarement. La femme doit faire un programme sérieux et cohérent en toute franchise. Rien n’est permanent dans la vie et en politique encore moins !Nous sommes dans un climat favorable à la parité et je le souhaite vivement. Toutefois, pour que cela soit effectif, les femmes doivent intégrer leurs spécificités féminines dans la prise de décision.
"Je pense que si la femme veut faire de la politique, elle doit offrir une nouvelle façon de la faire. Les hommes ont l’habitude de faire des promesses électorales qui ne tiennent que rarement. La femme doit faire un programme sérieux et cohérent en toute franchise. " - Danielle Perrier
iKNOW Politics: Vous êtes la première femme élue Présidente du Conseil de District de Maurice et vous êtes membre du Parlement. A la veille de votre troisième mandat, pouvez-vous nous dire quelles sont les difficultés que vous vivez en tant que femme élue ? Est-ce que votre passé vous permet de faire face à ces difficultés?
Je pense que j’ai été élevée par une mère et non par un père. Ma mère était seule et le fait de ne pas avoir connu l’autorité d’un homme dans la maison m’a permis peut-être d’avoir une certaine liberté de penser, une certaine confiance en moi… Grâce à ce vécu en toute modestie je peux prétendre être un petit leader. Ce fut très facile pour moi d’être élue au niveau du village puis j’ai rejoint le Conseil du District. Malgré de nombreuses oppositions, j’ai bénéficié du soutien du leader de ma formation politique qui a saisi l’occasion de présenter une femme candidate pour la toute première fois. J’ai voulu relever le défi en initiant une nouvelle sorte de politique de proximité et tous les jours je suis sur le terrain. Il y a eu beaucoup de publicités autour de moi dans les médias. Deux ans plus tard, le parti m’a demandé de poser ma candidature à l’Assemblée Nationale. Depuis quinze ans, je suis Présidente de la Commission des Femmes et j’ignore comment m’arrêter!
iKNOW Politics: Qu’est-ce qui vous a motivé à faire de la politique ?
Ma motivation est née de la situation politique de Maurice à l’époque. Les valeurs démocratiques étaient complètement bafouées, les travailleurs n’avaient aucun droit, et la majorité des mauriciens étaient touchés par la pauvreté. J’ai donc décidé de réagir car je suis contre toute forme d’injustice. C’est en cela que se résument mes motivations.
iKNOW Politics: Quelle est la situation des femmes politiques à Maurice ? Est-ce que le fait d’être une femme a été préjudiciable pour accéder au poste d’élue ?
Oui et non. Les gens me rendent bien le respect que je leur donne. J’ai subi quelques insultes mais je suis restée forte, je n’ai pas cédé face à l’intimidation. Toutes les tentatives de déstabilisation de la part des hommes disons de la communauté en générale ont échouées. Depuis, j’ai la réputation d’être forte et on me laisse tranquille. Il est important de garder la tête haute et de ne pas avoir peur. Devons-nous avoir peur d’être femme ? Non ! En ce qui me concerne, je suis très croyante et je puise ma force dans la spiritualité.
iKNOW Politics: Avez-vous apporté un changement bénéfique aux femmes ?
Oui, j’ai d’abord réussi au sein de mon parti en accédant au poste de Présidente de la Commission des femmes. J’ai réussi à changer la constitution du parti pour y inclure un quota pour les femmes. En 2000, je me suis battu pour que le nombre de femmes présentées sur la liste du parti soit de 25%. Le leader du parti a approuvé, il m’a seulement dit : « c’est bien beau mais trouve moi des femmes ! » J’ai donc fait des recherches pour sensibiliser les femmes qui voient souvent la politique comme un domaine incertain où on peut perdre les élections. Il a fallu convaincre surtout celles qui sont fonctionnaires où exercent des professions libérales.
Elles hésitent à quitter leurs emplois pour une carrière politique. Je leur ai dit qu’il faut faire de la politique pour apporter des changements. Je crois énormément qu’une plus grande implication des femmes en politique va conduire au changement. D’ailleurs, je dis aux femmes qui débutent en politique : “Si vous venez pour copier les hommes, restez à la maison. N’ayez pas peur de montrer notre spécificité. Nos cœurs de mamans battent pour améliorer la santé, l’éducation, l’accès au logement... Les hommes considèrent notre sensibilité comme une faiblesse alors que c’est le moteur du changement ». Pour revenir à la question, je peux dire modestement que j’ai apporté un changement de mentalité au sein du parti. Désormais, il y a plus de respect à l’égard des femmes.
iKNOW Politics: Quel conseil donneriez-vous en particulier à une jeune femme qui entre en politique ?
De rester elle-même, de ne pas prendre la grosse tête, de garder les pieds sur terre et de mettre la main à la pâte ! Je pense que si la femme veut faire de la politique, elle doit offrir une nouvelle façon de la faire. Les hommes ont l’habitude de faire des promesses électorales qui ne tiennent que rarement. La femme doit faire un programme sérieux et cohérent en toute franchise. Rien n’est permanent dans la vie et en politique encore moins !Nous sommes dans un climat favorable à la parité et je le souhaite vivement. Toutefois, pour que cela soit effectif, les femmes doivent intégrer leurs spécificités féminines dans la prise de décision.