Déclaration de la Directrice exécutive d’ONU Femmes à l’occasion de la Journée internationale des femmes 2018
Source: ONU Femmes
Déclaration de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes, à l’occasion de la Journée internationale des femmes
L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes
Le thème de cette année illustre la vie trépidante des femmes activistes, dont la passion et l’engagement ont assuré l’acquisition des droits des femmes au fil des générations et ont mené à des changements réussis. Nous célébrons un mouvement mondial sans précédent pour les droits des femmes, l’égalité, la sécurité et la justice, en reconnaissant le travail inlassable des activistes qui a été d’importance cruciale dans l’initiative planétaire en faveur de l’égalité des sexes.
Ce que nous voyons aujourd’hui est en fait une mise en commun du courage des femmes partout dans le monde, une démonstration de la puissance qui se dégage lorsqu’on parle d’une même voix en réclamant des perspectives et de la redevabilité, et en puisant d’une dynamique présente dans les réseaux et les coalitions sur le terrain qui remontent jusqu’au leadership politique. Ces mouvements sont issus du travail effectué par des activistes depuis plusieurs générations – de la leader féministe Asma Jahangir du Pakistan, défenseuse des droits humains qui nous a quittés jusqu’à la puissante nouvelle génération représentée par des jeunes femmes comme Jaha Dukureh de la Gambie, ambassadrice de bonne volonté régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique contre les MGF et le mariage précoce.
Les sociétés bien portantes disposent d’un vaste éventail de voix et d’influences qui apportent les contre-pouvoirs nécessaires, différentes expériences et perspectives, ainsi que des discussions qui définissent les décisions appropriées. Lorsque des voix manquent, il existe une lacune importante dans le tissu social. Lorsque les voix mises en sourdine se comptent par millions, nous savons que quelque chose ne va pas dans notre monde. De même, lorsque nous voyons et entendons ces voix monter en force de manière solidaire, nous sentons se manifester la puissance de quelque chose de bien.
Nous saluons les femmes qui ont courageusement plaidé pour pouvoir accéder à la justice, telles que celles du mouvement #MeToo, qui ces derniers mois ont découvert la présence de leur plaidoyer dans les médias sociaux dans plus de 85 pays dénonçant ceux qui se sont attaqués aux faibles et montrant que lorsque les femmes s’entraident, cela contribue à surmonter la stigmatisation et à s’assurer que l’on finit par croire à ce qu’elles racontent.
Nous saluons les femmes qui se sont exprimées à la Cour pénale internationale, où leurs témoignages ont forcé ceux qui ont utilisé le viol comme une arme de guerre à rendre compte de leurs actes. Nous célébrons les activistes qui ont fait campagne pour l’égalité des droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres et des personnes intersexuées, et nous exprimons notre reconnaissance à celles qui ont plaidé en faveur de réformes juridiques dans des pays comme la Tunisie, pour supprimer une disposition autorisant les violeurs à échapper à des poursuites s’ils épousent leurs victimes. Nous sommes reconnaissants envers celles qui sont descendues dans la rue en Inde pour dénoncer le meurtre et le viol de jeunes enfants, transformant ainsi des protestations en vastes mouvements mobilisant des communautés entières. Nous honorons les dirigeants autochtones qui ont défendu leurs droits de garde des terres ancestrales et leurs pratiques traditionnelles, ainsi que les défenseurs des droits humains qui ont même perdu la vie pour leur cause.
Le mouvement féministe doit continuer à accroître la diversité et le nombre de personnes travaillant à la promotion de l’égalité des sexes, en faisant participer les individus et les groupes - tels que les hommes et les garçons, les jeunes et les organisations confessionnelles - au soutien et à l’agencement des projets, afin que les jeunes hommes et les garçons apprennent à apprécier et à respecter les femmes et les filles, et apporter ainsi des changements dans le comportement des hommes. L’activisme d’aujourd’hui doit parvenir à modifier la façon dont nous écoutons les femmes et dont nous les regardons, en reconnaissant le pouvoir des stéréotypes à influencer la valeur que nous attribuons aux personnes. Un mouvement de femmes capables d’aborder ces questions est d’importance cruciale, mais nous avons aussi besoin d’un mouvement d’hommes féministes.
Ce doit être le tournant : mettre fin à l’impunité et à la souffrance silencieuse des femmes dans les zones rurales et urbaines, y compris les travailleuses domestiques. Les activistes d’aujourd’hui doivent autonomiser celles qui sont les plus susceptibles d’être laissées pour compte, dont la majorité sont des femmes, comme le montre notre dernier rapport « Traduire les promesses en actions ». Dans toutes les régions, les femmes sont plus susceptibles de vivre dans une pauvreté extrême que les hommes. Cet écart s’élève jusqu’à 22 pour cent pour celles âgées de 25 à 34 ans, soit la période de procréation maximale, ce qui souligne clairement le dilemme - la réconciliation des revenus et des activités domestiques - auquel tant de femmes sont confrontées et pour lequel des changements de politique et des initiatives sont indispensables.
ONU Femmes entretient une relation particulière avec le mouvement des femmes ; notre organisation est issue de cet activisme. La société civile a un rôle crucial à jouer sur le plan historique en prenant la tête des initiatives à l’échelle mondiale en matière de promotion des réformes, en faisant ressortir la complexité des défis auxquels font face les femmes, en influençant l’élaboration de politiques, en participant à leur suivi et en maintenant le sens des responsabilités. Nous devons délibérément créer un soutien accru pour l’activisme politique des femmes et un espace plus large pour la voix des femmes de la société civile, afin que nos efforts s’associent et ciblent celles qui ont le plus besoin que les choses changent. La culture de la pauvreté basée sur le genre, la maltraitance et l’exploitation doivent disparaître avec l’avènement d’une nouvelle génération ancrée dans une égalité durable.
Déclaration de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes, à l’occasion de la Journée internationale des femmes
L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes
Le thème de cette année illustre la vie trépidante des femmes activistes, dont la passion et l’engagement ont assuré l’acquisition des droits des femmes au fil des générations et ont mené à des changements réussis. Nous célébrons un mouvement mondial sans précédent pour les droits des femmes, l’égalité, la sécurité et la justice, en reconnaissant le travail inlassable des activistes qui a été d’importance cruciale dans l’initiative planétaire en faveur de l’égalité des sexes.
Ce que nous voyons aujourd’hui est en fait une mise en commun du courage des femmes partout dans le monde, une démonstration de la puissance qui se dégage lorsqu’on parle d’une même voix en réclamant des perspectives et de la redevabilité, et en puisant d’une dynamique présente dans les réseaux et les coalitions sur le terrain qui remontent jusqu’au leadership politique. Ces mouvements sont issus du travail effectué par des activistes depuis plusieurs générations – de la leader féministe Asma Jahangir du Pakistan, défenseuse des droits humains qui nous a quittés jusqu’à la puissante nouvelle génération représentée par des jeunes femmes comme Jaha Dukureh de la Gambie, ambassadrice de bonne volonté régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique contre les MGF et le mariage précoce.
Les sociétés bien portantes disposent d’un vaste éventail de voix et d’influences qui apportent les contre-pouvoirs nécessaires, différentes expériences et perspectives, ainsi que des discussions qui définissent les décisions appropriées. Lorsque des voix manquent, il existe une lacune importante dans le tissu social. Lorsque les voix mises en sourdine se comptent par millions, nous savons que quelque chose ne va pas dans notre monde. De même, lorsque nous voyons et entendons ces voix monter en force de manière solidaire, nous sentons se manifester la puissance de quelque chose de bien.
Nous saluons les femmes qui ont courageusement plaidé pour pouvoir accéder à la justice, telles que celles du mouvement #MeToo, qui ces derniers mois ont découvert la présence de leur plaidoyer dans les médias sociaux dans plus de 85 pays dénonçant ceux qui se sont attaqués aux faibles et montrant que lorsque les femmes s’entraident, cela contribue à surmonter la stigmatisation et à s’assurer que l’on finit par croire à ce qu’elles racontent.
Nous saluons les femmes qui se sont exprimées à la Cour pénale internationale, où leurs témoignages ont forcé ceux qui ont utilisé le viol comme une arme de guerre à rendre compte de leurs actes. Nous célébrons les activistes qui ont fait campagne pour l’égalité des droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres et des personnes intersexuées, et nous exprimons notre reconnaissance à celles qui ont plaidé en faveur de réformes juridiques dans des pays comme la Tunisie, pour supprimer une disposition autorisant les violeurs à échapper à des poursuites s’ils épousent leurs victimes. Nous sommes reconnaissants envers celles qui sont descendues dans la rue en Inde pour dénoncer le meurtre et le viol de jeunes enfants, transformant ainsi des protestations en vastes mouvements mobilisant des communautés entières. Nous honorons les dirigeants autochtones qui ont défendu leurs droits de garde des terres ancestrales et leurs pratiques traditionnelles, ainsi que les défenseurs des droits humains qui ont même perdu la vie pour leur cause.
Le mouvement féministe doit continuer à accroître la diversité et le nombre de personnes travaillant à la promotion de l’égalité des sexes, en faisant participer les individus et les groupes - tels que les hommes et les garçons, les jeunes et les organisations confessionnelles - au soutien et à l’agencement des projets, afin que les jeunes hommes et les garçons apprennent à apprécier et à respecter les femmes et les filles, et apporter ainsi des changements dans le comportement des hommes. L’activisme d’aujourd’hui doit parvenir à modifier la façon dont nous écoutons les femmes et dont nous les regardons, en reconnaissant le pouvoir des stéréotypes à influencer la valeur que nous attribuons aux personnes. Un mouvement de femmes capables d’aborder ces questions est d’importance cruciale, mais nous avons aussi besoin d’un mouvement d’hommes féministes.
Ce doit être le tournant : mettre fin à l’impunité et à la souffrance silencieuse des femmes dans les zones rurales et urbaines, y compris les travailleuses domestiques. Les activistes d’aujourd’hui doivent autonomiser celles qui sont les plus susceptibles d’être laissées pour compte, dont la majorité sont des femmes, comme le montre notre dernier rapport « Traduire les promesses en actions ». Dans toutes les régions, les femmes sont plus susceptibles de vivre dans une pauvreté extrême que les hommes. Cet écart s’élève jusqu’à 22 pour cent pour celles âgées de 25 à 34 ans, soit la période de procréation maximale, ce qui souligne clairement le dilemme - la réconciliation des revenus et des activités domestiques - auquel tant de femmes sont confrontées et pour lequel des changements de politique et des initiatives sont indispensables.
ONU Femmes entretient une relation particulière avec le mouvement des femmes ; notre organisation est issue de cet activisme. La société civile a un rôle crucial à jouer sur le plan historique en prenant la tête des initiatives à l’échelle mondiale en matière de promotion des réformes, en faisant ressortir la complexité des défis auxquels font face les femmes, en influençant l’élaboration de politiques, en participant à leur suivi et en maintenant le sens des responsabilités. Nous devons délibérément créer un soutien accru pour l’activisme politique des femmes et un espace plus large pour la voix des femmes de la société civile, afin que nos efforts s’associent et ciblent celles qui ont le plus besoin que les choses changent. La culture de la pauvreté basée sur le genre, la maltraitance et l’exploitation doivent disparaître avec l’avènement d’une nouvelle génération ancrée dans une égalité durable.