Leadership des femmes
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À moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine, le débat s’anime sur les réseaux sociaux. C’est d’autant plus vrai cette année où la pandémie de Covid-19 perturbe énormément les événements physiques et renforce le côté virtuel de la campagne. Il arrive que certaines discussions soient constructives mais, bien souvent, on assiste aussi à des attaques et à de la violence verbale entre les partisans de chaque camp.
Les femmes sont ciblées de manière très personnelle
Récemment, Twitter a choisi de sévir contre les utilisateurs qui souhaitaient la mort de Donald Trump. Comme le relève la MIT Technology Review, des femmes politiques comme Alexandria Ocasio-Cortez se sont indignées à ce sujet, en se demandant pourquoi le réseau social n’appliquait pas cette même règle à leur égard. Elles affirment en effet être régulièrement la source d’attaques, voire de menaces physiques.
L’Institute for Strategic Dialogue, une organisation britannique qui étudie l’extrémisme, vient justement de publier un rapport très instructif à ce sujet. Il confirme l’expérience personnelle vécue par la parlementaire dans un spectre plus large. Ainsi, les auteurs ont épluché une série de publications étiquetées mentionnant plusieurs politiciens sur une période de deux semaines en juin et en juillet. Ils ont procédé eux même à cet examen en s’aidant d’une intelligence artificielle.
Les conclusions sont sans appel puisqu’il ressort que les femmes et les personnes de couleur étaient beaucoup plus susceptibles d’être victimes de violence verbale. Sur Facebook, les femmes ont été en moyenne 12 % plus victimes d’abus que les hommes politiques. Sur Twitter entre 5 et 10 % des mentions d’hommes politiques étaient abusives, ce chiffre oscillant entre 15 et 39 % pour les femmes. Les auteurs notent aussi que les attaques visant les femmes étaient bien plus personnelles et moins générales que celles visant leurs homologues masculins.
Cliquez ici pour lire l’article publié par Presse Citron le 10 octobre 2020.
Un quart de siècle après la quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes à Beijing, le pourcentage global de femmes dans les parlements a atteint 24,9 pour cent en 2020, contre 11,3 pour cent en 1995. Dans quatre pays (Rwanda, Cuba, Bolivie et Émirats arabes unis), les femmes représentent aujourd'hui 50 pour cent ou plus des parlementaires à la chambre basse ou unique du parlement, alors qu'en 1995 aucun parlement n'avait atteint la parité. Les quotas par sexe demeurent des outils essentiels pour accroître la représentation des femmes dans l’institution, notamment les jeunes femmes.
L'UIP scrute la participation des femmes au parlement depuis des décennies, ce qui lui permet d'observer les tendances sur le long terme, les progrès ainsi que les reculs. Le rapport de l'UIP de cette année examine la présence des femmes au parlement au cours des 25 dernières années, à l'occasion du 25e anniversaire de la Conférence de Beijing et de son plan d'action novateur pour l'égalité des sexes.
Plus de 25 ans pour atteindre 25 pour cent
Ces 25 dernières années, la proportion de femmes dans les parlements du monde a augmenté de façon significative, la part des femmes dans les parlements nationaux atteignant près de 25 pour cent au niveau mondial. Le Rwanda, les Émirats arabes unis et l’Andorre enregistrent les plus fortes hausses, avec respectivement +57, +50 et +42,8 points de pourcentage dans leur chambre basse ou unique entre 1995 et 2020.
Il y a 25 ans, huit des dix premiers parlements ayant la plus forte représentation de femmes étaient européens, essentiellement parmi les pays nordiques. Aujourd'hui, le classement a considérablement évolué, davantage de régions étant représentées.
"Étant la deuxième femme à présider l'UIP et la plus jeune en 130 ans, je suis convaincue de l'urgence d'avoir davantage de femmes au parlement. Détenir seulement un quart des sièges ne suffit pas. On ne peut accepter que les femmes soient laissées de côté dans certains pays juste parce qu'ils sont incapables d'effectuer les changements institutionnels qui s’imposent pour donner aux femmes de réelles possibilités de participer à la vie politique. Et il n'est pas démocratique de prétendre qu'un parlement est réellement inclusif si les femmes ne sont pas pleinement représentées", a déclaré la Présidente de l'UIP et parlementaire mexicaine Gabriela Cuevas.
"Notre objectif est que tous les pays du monde atteignent la parité au parlement. Compte tenu du très faible nombre de parlements ayant atteint la parité en 2020, le chemin à parcourir demeure encore long. Pour accélérer les progrès, il faudra une plus forte volonté politique et des mesures concrètes, tant de la part des femmes que des hommes. Accroître le nombre de femmes au parlement permet d'améliorer la prise de décision, de bâtir des sociétés plus pacifiques et d'édifier des démocraties plus représentatives qui fonctionnent pour tous", a estimé pour sa part la Présidente du Forum des femmes parlementaires et parlementaire kenyane, Susan Kihika.
"Les hommes et les femmes ont une responsabilité commune dans la réalisation de l'égalité des sexes. Les dirigeants parlementaires sont de plus en plus conscients de cet impératif. Partout dans le monde, on voit que les hommes politiques, en particulier les présidents de parlement, sont des alliés essentiels pour soutenir les femmes parlementaires et mettre en place des institutions plus sensibles au genre qui aident les femmes à progresser en politique", a expliqué de son côté le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong.
Les quotas, un atout majeur
Parmi les 20 pays ayant la plus forte proportion de femmes au parlement, 16 appliquent une forme ou une autre de quota. L'UIP note également que 81 pays organisent désormais des élections avec des quotas par sexe fixés par la loi. Les deux régions en tête du classement – les Amériques et l'Europe – ont été les premières à mettre en place des quotas en faveur des femmes. Ces quotas ont gagné en ambition et en efficacité : ils ne sont plus conçus comme un moyen d'atteindre un seuil minimum de femmes candidates ou parlementaires, mais plutôt comme une stratégie pour parvenir à terme à la parité.
En revanche, la part des femmes dans les chambres parlementaires où aucun quota n'est appliqué est nettement plus faible. Lors des élections législatives tenues dans 68 chambres en 2019, les femmes ont obtenu 30,3 pour cent des sièges en moyenne parmi les 40 chambres qui ont utilisé des quotas, soit prévus par la loi, soit appliqués volontairement par les partis politiques. À titre de comparaison, seuls 17,9 pour cent des sièges ont été remportés par des femmes dans les 28 chambres qui ne disposent toujours pas d'un système de quota.
D'autres facteurs clés contribuent à accélérer et maintenir les progrès vers l'égalité des sexes, notamment : les politiques visant à promouvoir le recrutement de femmes au sein des partis politiques et les puissants mouvements de femmes, en particulier ceux qui soutiennent les nouvelles générations de jeunes femmes politiques et une culture politique plus globale et sensible au genre qui exclut le sexisme, le harcèlement et la violence.
Ralentissement des progrès en 2019 par rapport à 2018
L'analyse menée par l'UIP sur les 68 chambres parlementaires renouvelées en 2019 montre que les progrès ont ralenti, avec une augmentation de seulement 0,6 point de pourcentage pour atteindre 24,9 pour cent de femmes parlementaires, contre 24,3 pour cent en 2018. En 2018, les progrès avaient été plus importants, avec une augmentation de 0,9 point de pourcentage par rapport à 2017.
Lors des élections parlementaires de 2019, les plus fortes augmentations du nombre de femmes parlementaires ont eu lieu aux Émirats arabes unis, à la Dominique et en Ouzbékistan. Malheureusement, certains pays ont régressé, enregistrant une baisse du nombre de femmes parlementaires, notamment en Espagne, à Madagascar et en Tunisie.
Des progrès dans toutes les régions du monde en 25 ans
- Amériques : les mesures d'égalité prises de longue date ont donné des résultats durables, la représentation des femmes au parlement augmentant plus rapidement dans la région qu'ailleurs. Les Amériques sont la première région à dépasser le seuil de 30 pour cent, avec 31,3 pour cent de femmes parlementaires.
- L'Europe a continué de progresser mais n'est plus en tête du classement, même si les pays nordiques sont la seule sous-région où les femmes détiennent plus de 40 pour cent des sièges parlementaires. Les femmes parlementaires en Europe ne sont plus qu'à 0,1 point de pourcentage du seuil de 30 pour cent prescrit à Beijing il y a 25 ans.
- L'Afrique subsaharienne est la troisième région en termes de représentation des femmes au parlement, en grande partie grâce aux quotas. Début 2020, 24,4 pour cent des parlementaires de la région étaient des femmes.
- Moyen-Orient et Afrique de Nord : la région a accompli de grands progrès depuis la suppression des restrictions au droit de vote ou d'éligibilité des femmes et l'instauration de quotas dans le cadre des réformes politiques mises en place à la suite du Printemps arabe. La part de femmes parlementaires dans la région s'élève à 16,6 pour cent.
- Asie : la région a enregistré le taux de croissance le plus faible de toutes les régions, avec une hausse de seulement 6,8 points de pourcentage au cours des 25 dernières années. En Asie, les femmes détiennent désormais 20 pour cent des sièges parlementaires, faisant passer la région de la deuxième place en 1995 à la quatrième en 2020.
- Pacifique : c’est dans la région du Pacifique que la représentation parlementaire des femmes est la plus faible, avec 19,4 pour cent en 2020. Malgré les progrès considérables accomplis dans plusieurs pays ces 25 dernières années, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, la région renferme toujours les trois seuls parlements au monde qui ne comptent aucune femme dans leurs rangs (États fédérés de Micronésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Vanuatu).
Autonomisation des femmes parlementaires à l'UIP
Les femmes ont joué un rôle clé à l'UIP depuis que les premières femmes parlementaires ont participé à une conférence de l'UIP à Stockholm (Suède) en 1921. Dans les années 1980, l'UIP a créé une structure spécialisée, le Forum des femmes parlementaires, pour permettre à ces dernières de mieux faire entendre leur voix au sein de l'Organisation.
L'UIP a également été l'une des premières organisations à adopter des quotas dans les années 1980, entraînant une augmentation constante du nombre de femmes dans ses organes directeurs et ses réunions. Aujourd'hui, environ 30 pour cent des parlementaires qui assistent aux Assemblées de l'UIP sont des femmes, grâce à l'application de quotas et aussi de sanctions pour les délégations les plus éloignées de la parité.
L'UIP a eu deux présidentes : Najma Heptulla (Inde), élue en 1999, suivie par l'actuelle Présidente, Gabriela Cuevas (Mexique), élue en 2017. Le Secrétaire général de l'UIP, Martin Chungong, a également été récemment élu Président du Conseil mondial des Champions internationaux de l'égalité des sexes, un réseau de dirigeants qui s'efforce de supprimer les obstacles à l’égalité des sexes.
Source: Union Interparlamentaire.
Dans le cadre de leurs travaux de recherche pour l’élaboration d’un guide sur les lois discriminatoires à l’égard des femmes, l’UIP et ONU Femmes ont mené des consultations en ligne avec des parlementaires du monde entier.
Les lois discriminatoires touchent 2,5 milliards de femmes et de filles à travers le monde. Les chiffres sont révélateurs : les femmes disposent de 75 pour cent des droits reconnus aux hommes, quand ce n’est pas moins. Quelque 40 pays n’ont pas adopté de législation visant spécifiquement à protéger les femmes contre la violence domestique, et le viol conjugal n’est pas érigé en infraction dans plus de 100 pays. Par ailleurs, les filles sont souvent victimes de mariages précoces, de nombreux pays autorisant encore cette pratique. Dans 45 pays du monde, les femmes ne peuvent invoquer les mêmes motifs que les hommes pour obtenir légalement le divorce. Les femmes sont également défavorisées sur le plan économique : 104 pays ont adopté des lois interdisant aux femmes d’occuper certains postes.
Une vingtaine de parlementaires et d’experts ont pris part à la consultation. Y ont également participé des titulaires de postes de l’UIP ainsi que des présidents et des membres de commissions œuvrant pour l’égalité des sexes et de forums de femmes parlementaires d’Arabie saoudite, d’Argentine, de Bolivie, du Canada, du Chili, de Chypre, du Danemark, d’El Salvador, de Géorgie, de Jordanie, du Kenya, de Mauritanie, du Mexique, de Monaco, du Népal, de Nouvelle-Zélande, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Qatar, de Roumanie, du Sénégal, de Serbie et de Thaïlande.
Les parlementaires ont abordé les obstacles auxquels ils doivent faire face, notamment les systèmes patriarcaux soutenus par les traditions culturelles et les convictions religieuses. Ils ont également discuté des avancées et des réformes dans leurs pays, telles que l’introduction de quotas pour stimuler la participation politique des femmes et l’adoption de lois pour mettre un terme aux mariages d’enfants et pour protéger les femmes contre le harcèlement sexuel, y compris au parlement. Ils ont souligné l’importance d’ouvrir le débat pour convaincre leurs pairs et les citoyens de la nécessité de mettre en œuvre des réformes en faveur de législations sensibles au genre.
Les résultats de la consultation alimenteront un prochain guide à l’usage des parlementaires sur les moyens de promouvoir des législations sensibles au genre. Ce guide aidera les parlementaires à mettre en lumière les inégalités au sein de leurs législations nationales et à suggérer des stratégies pour réformer ces cadres juridiques, notamment par l’échange de bonnes pratiques. Il entre dans le cadre d’une initiative multipartite intitulée "Égalité devant la loi pour les femmes et les filles d’ici à 2030", à laquelle l’UIP participe.
Source: Union Interparlamentaire.
Les Guinéens se rendent aux urnes dimanche prochain pour l'élection présidentielle, dans un contexte tendu. Mais sur 12 candidats, il n'y a que deux femmes : Makalé Camara et Makalé Traoré.
Une sous-représentation qui n'incite ainsi pas toujours les citoyennes guinéennes à s'intéresser à ce scrutin, alors même que la société civile souhaite qu'elles soient mieux présentes dans les instances de décision des partis politiques.
Cette semaine, sur les marchés où de nombreuses femmes travaillent, beaucoup se plaignent de la flambée des prix des produits de première nécessité. "Tous les condiments sont chers", confie Ivonne Kamano. "L'état de la route n'est pas bon non plus. Et, quand on achète du manioc, il faut attendre deux ou trois jours pour que ça arrive à Conakry. Nous souffrons beaucoup, les Guinéens souffrent".
Cliquez ici pour lire l’article publié par Deutsche Welle le 14 Octobre 2020.
Le centre de recherche Tafra a rendu publics les résultats des enquêtes de connaissances politiques menées dans 120 pays pour définir les raisons de l’éloignement des femmes de cette sphère.
Les femmes sont-elles réellement moins portées sur la politique que les hommes ? La majorité des enquêtes menées à travers le monde soulignent l’existence d’un “gender gap” en matière de connaissances politiques. C’est à partir de ce constat que le centre de recherche Tafra a partagé les conclusions des analystes qui se sont penchés sur la question, supposant que les préjugés sur les femmes continuent à lourdement impacter la conscience collective. Les facteurs ont été diagnostiqués. Ils concernent «le niveau de représentation politique des femmes dans les sociétés d’un côté et, de l’autre, la manière avec laquelle les questions posées dans les sondages présentent la vie politique comme un monde d’hommes», explique le centre de recherche dans une note de présentation de l’enquête réalisée sur la question.
La représentation politique des femmes dans la société, à travers leur proportion au Parlement et dans les cabinets ministériels, ainsi que leur présence à la tête du gouvernement, sont parmi les indicateurs les plus courants. L’enquête, qui s’est déroulée aux États-Unis, a aussi montré que le ‘‘gender gap’’ en matière de connaissances politiques ne serait pas dû au manque de connaissances des femmes, mais plutôt à «leur plus faible disposition à exprimer leur opinion sur des questions politiques. Le fait de présenter le monde politique comme davantage masculin serait à l’origine d’un tel mécanisme», conclut l’enquête.
Cliquez ici pour lire l’article publié par Les Eco le 14 octobre 2020.
« Je vote pour ton candidat si tu me montres tes seins. » Nous sommes le 8 mars 2014. Karima Delli, alors députée européenne Europe Écologie — Les Verts, lance un Tumblr baptisé Sinon, je fais de la politique qui recense les remarques sexistes en politique. Six ans plus tard, où en sommes-nous ? Le sexisme a-t-il disparu ? Spoiler : pas vraiment. Selon les chiffres du Haut conseil pour l’égalité les femmes ne représentent que 38,7 % des députés aux législatives de 2017 et 31,6% des élues aux sénatoriales de la même année. « J’ai parfois le sentiment qu’on progresse plus rapidement dans la société que dans le monde politique », constate Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine. « Il y a eu des avancées », dit de son côté Danièle Obono, députée et porte-parole de la France insoumise, « mais cela reste un combat. D’autant qu’aujourd’hui, nous avons un gouvernement qui instrumentalise clairement la cause féministe. Regardez le rôle qu’accepte de jouer Marlène Schiappa en collaborant avec Gérald Darmanin ».
Le 8 mars 2020, Manon Aubry, députée France insoumise avait prononcé un discours au Parlement européen habillée en Rosie la Riveteuse, une icône de la culture populaire américaine et symbole des femmes travailleuses. Un geste moqué par certains parlementaires. « Cela montre que nous avons encore un immense chemin à parcourir », soupire la députée. Avant de sillonner les longs couloirs de Bruxelles, la jeune femme a été porte-parole de l’ONG Oxfam et a très longtemps hésité avant de se lancer : « J’ai toujours été très politisée et préféré traduire mon engagement dans le monde associatif. Quand la France insoumise est venue me chercher en 2017, il ont mis trois mois à me convaincre. L’univers politique ne me faisait pas envie car en tant que jeune femme, je n’y trouvais pas ma place. »
Cliquez ici pour lire l’article publié par Reporterre le 14 Octobre 2020.
Upcoming Event:
Le rôle des parlements dans la promotion de l'égalité des sexes grâce à la technologie
La réunion organisée conjointement par l’Union interparlementaire et ONU Femmes intitulée « Le rôle des parlements dans la promotion de l’égalité des sexes grâce à la technologie »…
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