Les plus connues s’appellent Hillary Clinton, Angela Merkel ou Theresa May. Femmes d’influence, expérimentées, ambitieuses, jamais elles n’avaient été aussi nombreuses à briller en politique, même si elles restent une minorité qui devra encore batailler dur dans un univers très masculin.
Pour la première fois, une femme, la démocrate Hillary Clinton, pourrait être élue le 8 novembre à la Maison Blanche. Elle est d’ores et déjà, à 68 ans, entrée dans l’histoire en devenant la première femme investie par un grand parti américain. « C’est historique, tout comme Barack Obama fut historique. Cela ne fait aucun doute », assure Ester Fuchs, professeur de Sciences politiques à l’Université de Columbia.
De l’autre côté de l’Atlantique, les barrières ont commencé à tomber il y a plusieurs décennies déjà. Dès 1979, la conservatrice Margaret Thatcher prenait les rênes du gouvernement britannique. 37 ans plus tard, Theresa May, vient de lui emboîter le pas. Elle aussi est souvent dépeinte comme une « Dame de fer », tout comme Angela Merkel, aux commandes de l’Allemagne depuis 2005.
En progression, mais rarement la norme
Certaines ont pénétré l’univers fermé de la finance, comme la Française Christine Lagarde, directrice générale du Fonds Monétaire International. D’autres incarnent le visage moderne de grandes villes européennes, comme Paris, Rome ou Madrid. Pourtant, elles restent une minorité et leur nombre progresse très lentement. « Les femmes représentent actuellement environ un dixième des dirigeants dans les États membres de l’ONU », relevait l’organisation américaine Pew Research Center en juillet 2015, soulignant que même si leur nombre a plus que doublé depuis 2005, une femme au pouvoir est rarement la norme ». Début 2015, selon l’agence de l’ONU UN Women, seulement 17,7% des ministres dans le monde étaient des femmes.
La présence de femmes est « plus répandue dans certaines régions que dans d’autres. Les pays nordiques, à l’exception de la Suède qui n’a jamais eu une femme chef de gouvernement, se distinguent », notait le Pew Research. Pourtant, la tendance n’a pas toujours suivi les lignes de partage nord-sud et les exemples sont nombreux « en Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi qu’en Amérique Latine ». Des femmes issues de puissantes dynasties ont ainsi marqué l’histoire du sous-continent indien, comme Indira Gandhi en Inde ou Benazir Bhutto au Pakistan. L’Afrique en revanche reste à la traîne : il a fallu attendre 2005 pour y voir la première femme élue à la tête d’un État, le Liberia. Mais, souligne UN Women, « le Cap Vert, le Rwanda et l’Afrique du Sud continuent à figurer dans la liste des pays comptant plus de 30 pour cent de femmes ministres ».
« Capables de trouver des solutions aux problèmes que les hommes ont créés »
Même aux États-Unis, remarque Ester Fuchs, les femmes accèdent plus difficilement à des fonctions de haut niveau qu’à des mandats subalternes. « A New York, nous n’avons jamais eu une femme maire et parmi les maires des cent plus grandes villes américaines, 19% sont des femmes ». Dans ce cercle très restreint, Yuriko Koike, 64 ans, est devenue le 31 juillet la première femme gouverneur de Tokyo. Une exception, dans un pays où de nombreux freins subsistent. Elle sera chargée d’une mission prestigieuse mais lourde : mener la capitale japonaise jusqu’aux jeux Olympiques de 2020.
Derrière ces parcours, les résistances et les inégalités ont la vie dure. En Italie par exemple, où Rome et Turin sont désormais dirigées par des femmes, Virginia Raggi et Chiara Appendino. Leur élection marque clairement une avancée mais elle n’est pas « un tournant pour l’Italie, qui reste un pays machiste », relève Sofia Ventura, professeur de Sciences politiques à l’Université de Bologne. « Nous sommes dans une phase complexe, avec des pas en avant mais des tics culturels encore très forts ».
Pour le chercheur espagnol Juan José Garcia Escribano, de l’université de Murcie, l’arrivée de femmes en politique pourrait aider à imposer un nouveau style. « Je crois, dit-il, que les Espagnols trouveraient de plus en plus normal que le pays soit dirigé par des femmes capables de trouver des solutions aux problèmes, économiques par exemple, que les hommes ont largement créés ».
Source : Le Quotidien
Les plus connues s’appellent Hillary Clinton, Angela Merkel ou Theresa May. Femmes d’influence, expérimentées, ambitieuses, jamais elles n’avaient été aussi nombreuses à briller en politique, même si elles restent une minorité qui devra encore batailler dur dans un univers très masculin.
Pour la première fois, une femme, la démocrate Hillary Clinton, pourrait être élue le 8 novembre à la Maison Blanche. Elle est d’ores et déjà, à 68 ans, entrée dans l’histoire en devenant la première femme investie par un grand parti américain. « C’est historique, tout comme Barack Obama fut historique. Cela ne fait aucun doute », assure Ester Fuchs, professeur de Sciences politiques à l’Université de Columbia.
De l’autre côté de l’Atlantique, les barrières ont commencé à tomber il y a plusieurs décennies déjà. Dès 1979, la conservatrice Margaret Thatcher prenait les rênes du gouvernement britannique. 37 ans plus tard, Theresa May, vient de lui emboîter le pas. Elle aussi est souvent dépeinte comme une « Dame de fer », tout comme Angela Merkel, aux commandes de l’Allemagne depuis 2005.
En progression, mais rarement la norme
Certaines ont pénétré l’univers fermé de la finance, comme la Française Christine Lagarde, directrice générale du Fonds Monétaire International. D’autres incarnent le visage moderne de grandes villes européennes, comme Paris, Rome ou Madrid. Pourtant, elles restent une minorité et leur nombre progresse très lentement. « Les femmes représentent actuellement environ un dixième des dirigeants dans les États membres de l’ONU », relevait l’organisation américaine Pew Research Center en juillet 2015, soulignant que même si leur nombre a plus que doublé depuis 2005, une femme au pouvoir est rarement la norme ». Début 2015, selon l’agence de l’ONU UN Women, seulement 17,7% des ministres dans le monde étaient des femmes.
La présence de femmes est « plus répandue dans certaines régions que dans d’autres. Les pays nordiques, à l’exception de la Suède qui n’a jamais eu une femme chef de gouvernement, se distinguent », notait le Pew Research. Pourtant, la tendance n’a pas toujours suivi les lignes de partage nord-sud et les exemples sont nombreux « en Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi qu’en Amérique Latine ». Des femmes issues de puissantes dynasties ont ainsi marqué l’histoire du sous-continent indien, comme Indira Gandhi en Inde ou Benazir Bhutto au Pakistan. L’Afrique en revanche reste à la traîne : il a fallu attendre 2005 pour y voir la première femme élue à la tête d’un État, le Liberia. Mais, souligne UN Women, « le Cap Vert, le Rwanda et l’Afrique du Sud continuent à figurer dans la liste des pays comptant plus de 30 pour cent de femmes ministres ».
« Capables de trouver des solutions aux problèmes que les hommes ont créés »
Même aux États-Unis, remarque Ester Fuchs, les femmes accèdent plus difficilement à des fonctions de haut niveau qu’à des mandats subalternes. « A New York, nous n’avons jamais eu une femme maire et parmi les maires des cent plus grandes villes américaines, 19% sont des femmes ». Dans ce cercle très restreint, Yuriko Koike, 64 ans, est devenue le 31 juillet la première femme gouverneur de Tokyo. Une exception, dans un pays où de nombreux freins subsistent. Elle sera chargée d’une mission prestigieuse mais lourde : mener la capitale japonaise jusqu’aux jeux Olympiques de 2020.
Derrière ces parcours, les résistances et les inégalités ont la vie dure. En Italie par exemple, où Rome et Turin sont désormais dirigées par des femmes, Virginia Raggi et Chiara Appendino. Leur élection marque clairement une avancée mais elle n’est pas « un tournant pour l’Italie, qui reste un pays machiste », relève Sofia Ventura, professeur de Sciences politiques à l’Université de Bologne. « Nous sommes dans une phase complexe, avec des pas en avant mais des tics culturels encore très forts ».
Pour le chercheur espagnol Juan José Garcia Escribano, de l’université de Murcie, l’arrivée de femmes en politique pourrait aider à imposer un nouveau style. « Je crois, dit-il, que les Espagnols trouveraient de plus en plus normal que le pays soit dirigé par des femmes capables de trouver des solutions aux problèmes, économiques par exemple, que les hommes ont largement créés ».
Source : Le Quotidien