Communiqué de presse de l'UIP : Des mesures plus ambitieuses sont nécessaires pour accroître la représentation des femmes au parlement
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Selon l’Union interparlementaire (UIP), des mesures plus ambitieuses et une plus grande volonté politique sont nécessaires pour accroître la représentation des femmes au parlement et poursuivre les progrès significatifs enregistrés à travers le monde au cours de la dernière décennie.
Le rapport de l’UIP intitulé Les femmes au parlement en 2016 - Regard sur l’année écoulée, publié en vue de la Journée internationale de la femme le 8 mars, appelle à des efforts renouvelés pour garantir la participation des femmes à tous les niveaux du processus décisionnel. Comme dans les éditions précédentes, le rapport souligne que l’émancipation politique des femmes ne saurait être considérée comme acquise.
A l’échelle mondiale, la part moyenne des femmes dans les parlements nationaux est passée de 22,6 % en 2015 à 23,3 % fin 2016. Il y a dix ans, les femmes détenaient 16,8 % des sièges parlementaires à travers le monde, soit une augmentation de 6,5 points au cours de la dernière décennie. Néanmoins, la progression s’est stabilisée ces dernières années, soulignant la nécessité de poursuivre les efforts pour parvenir à la parité en politique.
En décembre 2016, les femmes détenaient au moins 30 % des sièges dans 68 chambres (25 % des chambres) et moins de 10 % dans 44 chambres (16 %). Encore aujourd’hui, cinq chambres ne comptent aucune femme en leur sein.
"Nous devons saisir l’occasion qui nous est offerte de consolider les avancées enregistrées ces dernières années car les progrès durement acquis peuvent souvent être éphémères et il est facile de régresser, notamment à une époque où il est de plus en plus difficile de s’engager en politique. Les parlements jouent un rôle essentiel pour permettre aux femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités sur la scène internationale, mais aussi pour renforcer les politiques et les lois qui permettent d’atteindre l’objectif visant à assurer l’égalité des sexes ainsi que la participation pleine et égale des femmes à tous les niveaux d’ici 2030", a déclaré le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong.
La légère augmentation du nombre de femmes parlementaires contraste avec le taux de progression, plus élevé, du nombre de femmes Présidentes de parlement, lequel a atteint un sommet historique, avec 53 femmes à la tête d’une chambre parlementaire (sur 273 à l’échelle mondiale). Les femmes occupent désormais 19,1 % de l’ensemble des présidences de chambres parlementaires dans le monde, soit une augmentation de près de trois points par rapport à 2015.
En 2016, neuf nouvelles femmes ont été élues ou nommées Présidentes de parlement. L’an passé, les nouvelles Présidentes de parlement de la République arabe syrienne et du Viet Nam sont entrées dans l’histoire en devenant les premières femmes à être élues à une telle fonction dans leurs pays respectifs.
Aperçu par région
En 2016, des élections législatives ont eu lieu dans 53 pays. Les plus fortes progressions, mais aussi les reculs les plus marquants, ont été enregistrés dans les petits Etats insulaires en développement (PEID), où la taille relativement réduite des parlements a un plus grand impact sur la proportion de sièges détenus par des femmes.
L’an passé, la plus forte progression des femmes au parlement a été enregistrée dans le Pacifique, région traditionnellement peu réputée pour la place des femmes en politique. A l’échelle régionale, la part moyenne des femmes au parlement est passée de 15,8 % en 2015 à 17,4 % en 2016. Cette progression est intervenue suite à l’adoption en 2012 de la Déclaration sur l’égalité des sexes par les dirigeants du Forum des îles du Pacifique, qui a notamment porté sur la question de la participation des femmes aux prises de décision.
En Europe, La représentation des femmes au parlement est passée de 24,4 % en 2015 à 26,3 % en 2016, avec des progressions notables enregistrées à Chypre, au Monténégro et en Islande. En Irlande, l’instauration, en 2012, d’un quota minimum de candidats par sexe a entraîné une hausse de 7,1 % du nombre de femmes à la chambre basse. D’importants reculs ont également été constatés, notamment en Croatie, au Bélarus et en Lituanie. En Espagne, où la loi électorale impose un « équilibre entre les sexes », les femmes dépassent difficilement l’objectif de 40 %.
Dans les Etats arabes, la proportion de femmes au parlement a augmenté en 2016 pour atteindre 18,1%, dans le droit fil des progrès constatés au cours de la dernière décennie vers une plus grande participation des femmes à la vie politique. Cette évolution est en grande partie due aux pressions exercées par les citoyens et la communauté internationale pour plus de transparence et une plus grande responsabilité démocratique dans la région. Les plus grandes avancées ont été enregistrées dans les pays – notamment le Maroc et la Jordanie – où les dirigeants politiques ont tenu compte de ces appels.
Comme à l’accoutumée, la situation n’a guère changé l’an passé en Asie, les élections n’ayant entraîné aucune évolution notable. La représentation des femmes au parlement a augmenté de 0,5%, passant de 18,8 % en 2015 à 19,3 % en 2016. Quoique modérées, des avancées ont été enregistrées dans tous les pays qui ont organisé des élections (Iran, Japon, Laos, Mongolie, Philippines, République de Corée et Viet Nam), à l’exception de l’Inde. Cela prouve que même des évolutions progressives peuvent constituer des avancées significatives et notables.
Encore une fois, les Amériques affichent la plus forte moyenne régionale de parlementaires femmes (28,1 %), avec une hausse de 0,9 point par rapport à 2015. Les réformes législatives visant à établir la parité aux postes de décision ont largement contribué à cette augmentation. Par exemple, le Nicaragua a rendu obligatoire la parité pour les listes présentées par les partis aux élections et la République dominicaine a instauré des quotas de candidats par sexe.
La mise en place de quotas électoraux hommes-femmes a également joué un rôle clé dans l’augmentation relativement modérée de la part de femmes parlementaires en Afrique subsaharienne (23,6 % en 2016, contre 23,2 % en 2015). Cela montre que les quotas permettent aux pays d’assurer une représentation relativement stable des femmes au parlement. D’importants reculs ont été enregistrés dans les pays qui n’appliquent pas de quotas.
L’avenir
L’année 2016 a de nouveau prouvé que, dans leur configuration actuelle, les quotas permettent véritablement d’accroître la participation des femmes à la vie politique et de leur garantir un certain niveau de représentation au parlement. Néanmoins, ces quotas ne dépassent pas toujours la "masse critique" de 30 à 35 % de sièges réservés aux femmes au parlement et demeurent difficiles à adopter (l’an passé, seul le Libéria a adopté une loi sur les quotas) pour diverses raisons.
Le rapport de l’UIP souligne également la misogynie et le machisme auxquels les femmes sont confrontées dans les sphères publique et privée lorsqu’elles revendiquent une place dans la vie politique. Ce phénomène donne la mesure du combat que les femmes continuent de livrer chaque jour pour être considérées comme des actrices légitimes de la vie politique. Il convient de redoubler d’efforts pour remédier aux facteurs qui empêchent les femmes de s’engager en politique.
"Le moment est venu de prendre des mesures plus ambitieuses pour accroître la participation des femmes et mieux faire entendre leur voix dans l’arène politique. Des progrès importants ont été accomplis ces dernières années, mais beaucoup reste à faire pour incarner l’égalité des sexes et la mettre en œuvre", a ajouté M. Chungong.
Pour consulter le texte intégral du rapport, cliquer http://archive.ipu.org/pdf/publications/WIP2016-f.pdf
Source : UIP
Selon l’Union interparlementaire (UIP), des mesures plus ambitieuses et une plus grande volonté politique sont nécessaires pour accroître la représentation des femmes au parlement et poursuivre les progrès significatifs enregistrés à travers le monde au cours de la dernière décennie.
Le rapport de l’UIP intitulé Les femmes au parlement en 2016 - Regard sur l’année écoulée, publié en vue de la Journée internationale de la femme le 8 mars, appelle à des efforts renouvelés pour garantir la participation des femmes à tous les niveaux du processus décisionnel. Comme dans les éditions précédentes, le rapport souligne que l’émancipation politique des femmes ne saurait être considérée comme acquise.
A l’échelle mondiale, la part moyenne des femmes dans les parlements nationaux est passée de 22,6 % en 2015 à 23,3 % fin 2016. Il y a dix ans, les femmes détenaient 16,8 % des sièges parlementaires à travers le monde, soit une augmentation de 6,5 points au cours de la dernière décennie. Néanmoins, la progression s’est stabilisée ces dernières années, soulignant la nécessité de poursuivre les efforts pour parvenir à la parité en politique.
En décembre 2016, les femmes détenaient au moins 30 % des sièges dans 68 chambres (25 % des chambres) et moins de 10 % dans 44 chambres (16 %). Encore aujourd’hui, cinq chambres ne comptent aucune femme en leur sein.
"Nous devons saisir l’occasion qui nous est offerte de consolider les avancées enregistrées ces dernières années car les progrès durement acquis peuvent souvent être éphémères et il est facile de régresser, notamment à une époque où il est de plus en plus difficile de s’engager en politique. Les parlements jouent un rôle essentiel pour permettre aux femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités sur la scène internationale, mais aussi pour renforcer les politiques et les lois qui permettent d’atteindre l’objectif visant à assurer l’égalité des sexes ainsi que la participation pleine et égale des femmes à tous les niveaux d’ici 2030", a déclaré le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong.
La légère augmentation du nombre de femmes parlementaires contraste avec le taux de progression, plus élevé, du nombre de femmes Présidentes de parlement, lequel a atteint un sommet historique, avec 53 femmes à la tête d’une chambre parlementaire (sur 273 à l’échelle mondiale). Les femmes occupent désormais 19,1 % de l’ensemble des présidences de chambres parlementaires dans le monde, soit une augmentation de près de trois points par rapport à 2015.
En 2016, neuf nouvelles femmes ont été élues ou nommées Présidentes de parlement. L’an passé, les nouvelles Présidentes de parlement de la République arabe syrienne et du Viet Nam sont entrées dans l’histoire en devenant les premières femmes à être élues à une telle fonction dans leurs pays respectifs.
Aperçu par région
En 2016, des élections législatives ont eu lieu dans 53 pays. Les plus fortes progressions, mais aussi les reculs les plus marquants, ont été enregistrés dans les petits Etats insulaires en développement (PEID), où la taille relativement réduite des parlements a un plus grand impact sur la proportion de sièges détenus par des femmes.
L’an passé, la plus forte progression des femmes au parlement a été enregistrée dans le Pacifique, région traditionnellement peu réputée pour la place des femmes en politique. A l’échelle régionale, la part moyenne des femmes au parlement est passée de 15,8 % en 2015 à 17,4 % en 2016. Cette progression est intervenue suite à l’adoption en 2012 de la Déclaration sur l’égalité des sexes par les dirigeants du Forum des îles du Pacifique, qui a notamment porté sur la question de la participation des femmes aux prises de décision.
En Europe, La représentation des femmes au parlement est passée de 24,4 % en 2015 à 26,3 % en 2016, avec des progressions notables enregistrées à Chypre, au Monténégro et en Islande. En Irlande, l’instauration, en 2012, d’un quota minimum de candidats par sexe a entraîné une hausse de 7,1 % du nombre de femmes à la chambre basse. D’importants reculs ont également été constatés, notamment en Croatie, au Bélarus et en Lituanie. En Espagne, où la loi électorale impose un « équilibre entre les sexes », les femmes dépassent difficilement l’objectif de 40 %.
Dans les Etats arabes, la proportion de femmes au parlement a augmenté en 2016 pour atteindre 18,1%, dans le droit fil des progrès constatés au cours de la dernière décennie vers une plus grande participation des femmes à la vie politique. Cette évolution est en grande partie due aux pressions exercées par les citoyens et la communauté internationale pour plus de transparence et une plus grande responsabilité démocratique dans la région. Les plus grandes avancées ont été enregistrées dans les pays – notamment le Maroc et la Jordanie – où les dirigeants politiques ont tenu compte de ces appels.
Comme à l’accoutumée, la situation n’a guère changé l’an passé en Asie, les élections n’ayant entraîné aucune évolution notable. La représentation des femmes au parlement a augmenté de 0,5%, passant de 18,8 % en 2015 à 19,3 % en 2016. Quoique modérées, des avancées ont été enregistrées dans tous les pays qui ont organisé des élections (Iran, Japon, Laos, Mongolie, Philippines, République de Corée et Viet Nam), à l’exception de l’Inde. Cela prouve que même des évolutions progressives peuvent constituer des avancées significatives et notables.
Encore une fois, les Amériques affichent la plus forte moyenne régionale de parlementaires femmes (28,1 %), avec une hausse de 0,9 point par rapport à 2015. Les réformes législatives visant à établir la parité aux postes de décision ont largement contribué à cette augmentation. Par exemple, le Nicaragua a rendu obligatoire la parité pour les listes présentées par les partis aux élections et la République dominicaine a instauré des quotas de candidats par sexe.
La mise en place de quotas électoraux hommes-femmes a également joué un rôle clé dans l’augmentation relativement modérée de la part de femmes parlementaires en Afrique subsaharienne (23,6 % en 2016, contre 23,2 % en 2015). Cela montre que les quotas permettent aux pays d’assurer une représentation relativement stable des femmes au parlement. D’importants reculs ont été enregistrés dans les pays qui n’appliquent pas de quotas.
L’avenir
L’année 2016 a de nouveau prouvé que, dans leur configuration actuelle, les quotas permettent véritablement d’accroître la participation des femmes à la vie politique et de leur garantir un certain niveau de représentation au parlement. Néanmoins, ces quotas ne dépassent pas toujours la "masse critique" de 30 à 35 % de sièges réservés aux femmes au parlement et demeurent difficiles à adopter (l’an passé, seul le Libéria a adopté une loi sur les quotas) pour diverses raisons.
Le rapport de l’UIP souligne également la misogynie et le machisme auxquels les femmes sont confrontées dans les sphères publique et privée lorsqu’elles revendiquent une place dans la vie politique. Ce phénomène donne la mesure du combat que les femmes continuent de livrer chaque jour pour être considérées comme des actrices légitimes de la vie politique. Il convient de redoubler d’efforts pour remédier aux facteurs qui empêchent les femmes de s’engager en politique.
"Le moment est venu de prendre des mesures plus ambitieuses pour accroître la participation des femmes et mieux faire entendre leur voix dans l’arène politique. Des progrès importants ont été accomplis ces dernières années, mais beaucoup reste à faire pour incarner l’égalité des sexes et la mettre en œuvre", a ajouté M. Chungong.
Pour consulter le texte intégral du rapport, cliquer http://archive.ipu.org/pdf/publications/WIP2016-f.pdf
Source : UIP