Les tendances que le rapport de l’UIP sur les femmes au parlement en 2017 révèle
Source: UIP
Tendances mondiales
En 2017, la participation des femmes aux élections parlementaires a connu plusieurs évolutions positives, comme le souligne le rapport Les Femmes au Parlement en 2017 – Regard sur l’année écoulée, publié par l’Union interparlementaire (UIP) à l'approche de la Journée internationale de la femme. Néanmoins, le nombre de femmes dans les parlements nationaux n’a augmenté globalement que de 0,1 point de pourcentage par rapport à 2016, passant de 23,3 % à 23,4 %.
En 2017, un nombre record de candidates a été enregistré et le taux d’élection des femmes a été plus élevé qu’au cours de l’année précédente : 27,1 %, contre 22,3 % en 2016. Cette évolution résulte en grande partie des différentes mesures qui ont été prises, comme l’instauration de quotas électoraux pour les femmes. Dans les 20 pays où ce type de quota a été employé, les femmes ont remporté plus de 30 % des sièges, contre seulement 16,8 % dans les 16 pays où de tels quotas n’ont pas été appliqués. Les pays où le pourcentage de femmes élues a été le plus élevé en 2017 sont le Sénégal (41,8 %) et la Norvège (41,4 %).
C’est en Europe qu’ont été observés les avancées, mais aussi les reculs, de plus grande ampleur. En France, par exemple, les femmes parlementaires détiennent aujourd’hui 38,6 % des sièges à l’Assemblée nationale, contre 26,6 % lors des élections précédentes, soit une augmentation de 12 %. En revanche, l’Islande et le Liechtenstein ont perdu au moins huit points de pourcentage.
Pour accroître le rôle des femmes en politique, il convient de faire du Parlement un lieu où elles puissent travailler sans crainte d’être harcelées. Malheureusement, cela n’est pas toujours le cas. Plusieurs femmes parlementaires se sont plaintes d’avoir été victimes de harcèlement sexuel et se sont senties désarmées pour dénoncer ces actes (voir le bulletin thématique de l’UIP Sexisme, harcèlement et violence à l’encontre des femmes parlementaires). Le mouvement #MeToo, qui s’est répandu dans le monde en 2017, contribue à faire évoluer les mentalités en sensibilisant l’opinion aux inconduites et au sexisme dont sont victimes les femmes, non seulement en politique mais également dans tous les secteurs. En 2017, la hausse du nombre de femmes parlementaires a amené plusieurs parlements (notamment au Canada, en France, en Italie, au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse et au Parlement européen) à examiner leur propre environnement de travail.
"Je trouve inquiétant de constater que les progrès accomplis en matière de participation des femmes à la vie politique soient en recul. Hormis quelques pays où des avancées ont été enregistrées grâce à une volonté politique, 2017 a été, dans l’ensemble, une année décevante", a déclaré le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong. "Il est essentiel que les femmes puissent prendre part aux travaux des institutions décisionnelles comme le Parlement. Ceci est fondamental, non seulement pour progresser vers l’égalité des sexes, mais aussi pour garantir la démocratie et la légitimité de son processus", a-t-il ajouté.
Aperçu par région
Amériques
Dans les Amériques, la représentation parlementaire des femmes a enregistré une hausse de 0,3 point de pourcentage, atteignant 28,4 %. Les pays les plus en pointe – l’Argentine (38,1 %), le Chili (22,6 %) et l’Equateur (38 %) – ont mis en place une législation progressiste visant à promouvoir le leadership politique des femmes, permettant ainsi de renforcer leur représentation. Aux Bahamas, le nombre de femmes nommées à la chambre haute a presque doublé, passant de quatre à sept, et la présidence et la vice-présidence du Sénat sont assurées par des femmes.
En revanche, au Honduras, les élections se sont tenues sur fond de violences, dont les femmes ont été systématiquement la cible. Bien que le pays ait adopté en 2009 des quotas sur la participation des femmes, le nombre de femmes parlementaires a chuté de 4,7 points, pour s’établir à 21,1 %.
L’Amérique latine a également enregistré des reculs parmi les plus hautes sphères du pouvoir : fin 2017, la région ne comptait plus aucune femme chef d’Etat, alors qu’elle en affichait le plus grand nombre entre 2013 et 2015.
Afrique et Etats arabes
Peu de changements sont intervenus dans ces régions dans la mesure où peu d’élections se sont tenues les années précédentes. Au Kenya, en 2017, le nombre de femmes a enregistré des records historiques à tous les niveaux de gouvernement, malgré un climat d’instabilité politique. Les femmes détiennent désormais près de 22 % des sièges à la chambre basse, et un peu plus de 30 % à la chambre haute. Pour la toute première fois, trois femmes ont été élues à un poste de gouverneur et deux des femmes élues au niveau parlementaire avaient moins de 27 ans. Malgré ces avancées, les candidates kenyanes ont signalé de nombreux actes de violence ainsi que des menaces.
L’Algérie était le seul pays de la région arabe à organiser des élections parlementaires en 2017. Après avoir transformé son système politique au gré de réformes électorales successives, ce pays fait figure de pionnier dans la région. Il a notamment institué un système multipartite en 1989 et adopté un quota par sexe en 2012. L’instauration de ce quota s’était traduite par une augmentation de 6,2 % du nombre de femmes parlementaires, octroyant à ces dernières 32 % des sièges. Mais suite aux élections de 2017, cette proportion est retombée à 25,8 %.
Asie-Pacifique
Dans la région Asie-Pacifique, les élections de 2017 ont continué à repousser les limites du rôle considéré comme "approprié" pour une femme en politique. Des normes en matière de genre entravent toujours l’entrée des femmes en politique, la société continuant à cantonner les femmes à une activité domestique non rémunérée. Si les parlements asiatiques ont vu leur nombre de femmes élues baisser légèrement (-0,7 point, à 18,6 %), des progrès ont été réalisés dans la région Pacifique (+0,5 point, à 17,9 %).
Aux Tonga, les réformes adoptées en 2010 ont permis de faire passer de 9 à 17 le nombre de femmes siégeant à l’Assemblée législative en 2017. Il s’agit là d’une avancée remarquable compte tenu des conventions sociales sur la répartition des rôles entre hommes et femmes dans ce pays, qui légitiment la place des hommes en politique et celle des femmes au foyer.
D’importants reculs ont eu lieu au Timor-Leste et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au Timor-Leste, bien que les femmes occupent 32 % des sièges au Parlement, ce chiffre représente une baisse de six points de pourcentage par rapport aux 38,5 % enregistrés lors des précédentes élections. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, aucune femme n’a été élue alors qu’un nombre record de candidates (167) ont participé aux élections.
En Nouvelle-Zélande, où Jacinda Ardern, 37 ans, a été élue Première ministre, la proportion de femmes parlementaires – un peu moins de 39 % – a enregistré sa plus forte baisse de toute l’histoire du pays. La grossesse de Mme Ardern a donné lieu à un débat national sur la capacité des femmes à concilier responsabilités politiques et maternité.
Europe
En Europe, la plus forte progression a été enregistrée en France, où les femmes détiennent désormais 38,6 % des sièges à l’Assemblée nationale, propulsant le pays de la 64ème à la 17ème place dans le classement mondial de l’UIP sur la représentation parlementaire des femmes. Le parti du Président Emmanuel Macron, la République en marche, ne s’est pas contenté de présenter des listes respectant la parité entre hommes et femmes, il a aussi promu la diversité en présentant pour moitié des candidats issus de la société civile. Des progrès significatifs ont aussi été enregistrés en Albanie et en Arménie, deux pays où la représentation des femmes est historiquement faible. En Albanie, la proportion de femmes est passée de 17,9 à 27,9 %, tandis que l’Arménie a enregistré une hausse de 6,5 points par rapport à 2012.
Au Royaume-Uni, un nombre record de 208 femmes ont été élues à la Chambre des communes (32 %) et trois partis politiques étaient dirigés par des femmes (Parti conservateur, Parti national écossais et Parti démocratique unioniste). Des progressions ont également été enregistrées au Kazakhstan, en Slovénie et en Bulgarie, de 4,3, 2,5 et 3,8 points respectivement. Mais ces avancées ont été contrebalancées par d’importants reculs dans la région : la représentation des femmes a enregistré une baisse de 9,5 points, à 36,5 %, en Islande ; de 5,7 points, à 30,7%, en Allemagne ; et de 8 points, à 12%, au Liechtenstein.
Tendances mondiales
En 2017, la participation des femmes aux élections parlementaires a connu plusieurs évolutions positives, comme le souligne le rapport Les Femmes au Parlement en 2017 – Regard sur l’année écoulée, publié par l’Union interparlementaire (UIP) à l'approche de la Journée internationale de la femme. Néanmoins, le nombre de femmes dans les parlements nationaux n’a augmenté globalement que de 0,1 point de pourcentage par rapport à 2016, passant de 23,3 % à 23,4 %.
En 2017, un nombre record de candidates a été enregistré et le taux d’élection des femmes a été plus élevé qu’au cours de l’année précédente : 27,1 %, contre 22,3 % en 2016. Cette évolution résulte en grande partie des différentes mesures qui ont été prises, comme l’instauration de quotas électoraux pour les femmes. Dans les 20 pays où ce type de quota a été employé, les femmes ont remporté plus de 30 % des sièges, contre seulement 16,8 % dans les 16 pays où de tels quotas n’ont pas été appliqués. Les pays où le pourcentage de femmes élues a été le plus élevé en 2017 sont le Sénégal (41,8 %) et la Norvège (41,4 %).
C’est en Europe qu’ont été observés les avancées, mais aussi les reculs, de plus grande ampleur. En France, par exemple, les femmes parlementaires détiennent aujourd’hui 38,6 % des sièges à l’Assemblée nationale, contre 26,6 % lors des élections précédentes, soit une augmentation de 12 %. En revanche, l’Islande et le Liechtenstein ont perdu au moins huit points de pourcentage.
Pour accroître le rôle des femmes en politique, il convient de faire du Parlement un lieu où elles puissent travailler sans crainte d’être harcelées. Malheureusement, cela n’est pas toujours le cas. Plusieurs femmes parlementaires se sont plaintes d’avoir été victimes de harcèlement sexuel et se sont senties désarmées pour dénoncer ces actes (voir le bulletin thématique de l’UIP Sexisme, harcèlement et violence à l’encontre des femmes parlementaires). Le mouvement #MeToo, qui s’est répandu dans le monde en 2017, contribue à faire évoluer les mentalités en sensibilisant l’opinion aux inconduites et au sexisme dont sont victimes les femmes, non seulement en politique mais également dans tous les secteurs. En 2017, la hausse du nombre de femmes parlementaires a amené plusieurs parlements (notamment au Canada, en France, en Italie, au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse et au Parlement européen) à examiner leur propre environnement de travail.
"Je trouve inquiétant de constater que les progrès accomplis en matière de participation des femmes à la vie politique soient en recul. Hormis quelques pays où des avancées ont été enregistrées grâce à une volonté politique, 2017 a été, dans l’ensemble, une année décevante", a déclaré le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong. "Il est essentiel que les femmes puissent prendre part aux travaux des institutions décisionnelles comme le Parlement. Ceci est fondamental, non seulement pour progresser vers l’égalité des sexes, mais aussi pour garantir la démocratie et la légitimité de son processus", a-t-il ajouté.
Aperçu par région
Amériques
Dans les Amériques, la représentation parlementaire des femmes a enregistré une hausse de 0,3 point de pourcentage, atteignant 28,4 %. Les pays les plus en pointe – l’Argentine (38,1 %), le Chili (22,6 %) et l’Equateur (38 %) – ont mis en place une législation progressiste visant à promouvoir le leadership politique des femmes, permettant ainsi de renforcer leur représentation. Aux Bahamas, le nombre de femmes nommées à la chambre haute a presque doublé, passant de quatre à sept, et la présidence et la vice-présidence du Sénat sont assurées par des femmes.
En revanche, au Honduras, les élections se sont tenues sur fond de violences, dont les femmes ont été systématiquement la cible. Bien que le pays ait adopté en 2009 des quotas sur la participation des femmes, le nombre de femmes parlementaires a chuté de 4,7 points, pour s’établir à 21,1 %.
L’Amérique latine a également enregistré des reculs parmi les plus hautes sphères du pouvoir : fin 2017, la région ne comptait plus aucune femme chef d’Etat, alors qu’elle en affichait le plus grand nombre entre 2013 et 2015.
Afrique et Etats arabes
Peu de changements sont intervenus dans ces régions dans la mesure où peu d’élections se sont tenues les années précédentes. Au Kenya, en 2017, le nombre de femmes a enregistré des records historiques à tous les niveaux de gouvernement, malgré un climat d’instabilité politique. Les femmes détiennent désormais près de 22 % des sièges à la chambre basse, et un peu plus de 30 % à la chambre haute. Pour la toute première fois, trois femmes ont été élues à un poste de gouverneur et deux des femmes élues au niveau parlementaire avaient moins de 27 ans. Malgré ces avancées, les candidates kenyanes ont signalé de nombreux actes de violence ainsi que des menaces.
L’Algérie était le seul pays de la région arabe à organiser des élections parlementaires en 2017. Après avoir transformé son système politique au gré de réformes électorales successives, ce pays fait figure de pionnier dans la région. Il a notamment institué un système multipartite en 1989 et adopté un quota par sexe en 2012. L’instauration de ce quota s’était traduite par une augmentation de 6,2 % du nombre de femmes parlementaires, octroyant à ces dernières 32 % des sièges. Mais suite aux élections de 2017, cette proportion est retombée à 25,8 %.
Asie-Pacifique
Dans la région Asie-Pacifique, les élections de 2017 ont continué à repousser les limites du rôle considéré comme "approprié" pour une femme en politique. Des normes en matière de genre entravent toujours l’entrée des femmes en politique, la société continuant à cantonner les femmes à une activité domestique non rémunérée. Si les parlements asiatiques ont vu leur nombre de femmes élues baisser légèrement (-0,7 point, à 18,6 %), des progrès ont été réalisés dans la région Pacifique (+0,5 point, à 17,9 %).
Aux Tonga, les réformes adoptées en 2010 ont permis de faire passer de 9 à 17 le nombre de femmes siégeant à l’Assemblée législative en 2017. Il s’agit là d’une avancée remarquable compte tenu des conventions sociales sur la répartition des rôles entre hommes et femmes dans ce pays, qui légitiment la place des hommes en politique et celle des femmes au foyer.
D’importants reculs ont eu lieu au Timor-Leste et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au Timor-Leste, bien que les femmes occupent 32 % des sièges au Parlement, ce chiffre représente une baisse de six points de pourcentage par rapport aux 38,5 % enregistrés lors des précédentes élections. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, aucune femme n’a été élue alors qu’un nombre record de candidates (167) ont participé aux élections.
En Nouvelle-Zélande, où Jacinda Ardern, 37 ans, a été élue Première ministre, la proportion de femmes parlementaires – un peu moins de 39 % – a enregistré sa plus forte baisse de toute l’histoire du pays. La grossesse de Mme Ardern a donné lieu à un débat national sur la capacité des femmes à concilier responsabilités politiques et maternité.
Europe
En Europe, la plus forte progression a été enregistrée en France, où les femmes détiennent désormais 38,6 % des sièges à l’Assemblée nationale, propulsant le pays de la 64ème à la 17ème place dans le classement mondial de l’UIP sur la représentation parlementaire des femmes. Le parti du Président Emmanuel Macron, la République en marche, ne s’est pas contenté de présenter des listes respectant la parité entre hommes et femmes, il a aussi promu la diversité en présentant pour moitié des candidats issus de la société civile. Des progrès significatifs ont aussi été enregistrés en Albanie et en Arménie, deux pays où la représentation des femmes est historiquement faible. En Albanie, la proportion de femmes est passée de 17,9 à 27,9 %, tandis que l’Arménie a enregistré une hausse de 6,5 points par rapport à 2012.
Au Royaume-Uni, un nombre record de 208 femmes ont été élues à la Chambre des communes (32 %) et trois partis politiques étaient dirigés par des femmes (Parti conservateur, Parti national écossais et Parti démocratique unioniste). Des progressions ont également été enregistrées au Kazakhstan, en Slovénie et en Bulgarie, de 4,3, 2,5 et 3,8 points respectivement. Mais ces avancées ont été contrebalancées par d’importants reculs dans la région : la représentation des femmes a enregistré une baisse de 9,5 points, à 36,5 %, en Islande ; de 5,7 points, à 30,7%, en Allemagne ; et de 8 points, à 12%, au Liechtenstein.