Graça Sanches
Sur les îles de l’archipel qui constituent le Cap-Vert, un pays situé au large des côtes ouest-africaines, elle est une personnalité bien connue. Graça Sanches, l’une des plus jeunes membres de l’Assemblée nationale du Cap Vert, est devenue députée à l'âge de 30 ans. Élevée dans un milieu modeste à Praia, la capitale, sa priorité est aussi de s'assurer que tout le monde, spécialement les plus pauvres et marginalisés, ont les mêmes droits que les autres citoyens. Elle est également présidente du Réseau des femmes parlementaires.
Sa source d’inspiration, révèle-t-elle, a été sa mère, qui a été enseignante, infirmière, travailleuse sociale, et un exemple vivant de compassion, en prenant soin de ses congénères. Elle véhicule ce message et déclare : « Pour moi, faire de la politique est un moyen d’influencer les politiques en faveur d’une société plus équitable. »
Elle exhorte et, parfois, contraint ses compatriotes à reconnaître la situation critique des personnes qui vivent dans la pauvreté, dont la majorité sont des femmes. Le Réseau des femmes parlementaires fait office d’organisme de lobbying, pour conscientiser les femmes vis-à-vis de leurs droits et les doter des outils nécessaires pour les revendiquer.
Le chemin qu’elle a parcouru est loin d’avoir été un fleuve tranquille : des personnes qui ont essayé de la dissuader de s’impliquer dans la politique, jusqu’à la nécessité de trouver un équilibre entre ses responsabilités de jeune mère et son rôle politique, en passant par le parrainage des masses. Aujourd’hui, d’aucun/es disent qu’elle a prouvé à son pays qu’elle est à la hauteur de la tâche.
Ici, la jeune députée parle de la raison pour laquelle elle a choisi de servir tant son pays que les personnes les plus vulnérables.
Pouvez-vous me dire quelle est votre perception de la situation particulière des femmes au Cap-Vert ?
Dans la mesure où les femmes sont les principales victimes de la pauvreté, nous devons garantir leur accès égal aux opportunités et leur apporter le soutien nécessaire dans les situations difficiles de la vie. La Loi sur la violence basée sur le sexe, adoptée en 2011, renforce la capacité des responsables de l’application des lois à répondre avec délicatesse et diligence aux diverses affaires, et à concevoir des stratégies de prévention coordonnées, que j’ai pu soutenir. Avec les autres députées du Réseau des femmes parlementaires, nous nous sommes rendues dans différentes communautés pour donner des informations aux populations sur la nouvelle loi. L’impact de cette initiative a été très profond, surtout dans les zones rurales. Plusieurs des femmes que nous avons rencontrées subissaient la violence conjugale et ignoraient leurs droits.
Chaque femme a le droit d’être écoutée et de disposer des mêmes opportunités. Je défends les droits des femmes non pas comme une obligation, mais comme une opportunité pour notre société de s’émanciper et d’exploiter son plein potentiel pour s’épanouir.
Quels sont les obstacles à la réduction de la pauvreté ?
Nous mettons en œuvre plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté dans mon pays mais, parfois, ces différents programmes ne s’accompagnent pas d’indicateurs clairs permettant d’analyser leur impact sur les femmes. Un autre obstacle à la réduction de la pauvreté est le fait que nous comptons beaucoup de femmes cheffes de famille, qui élèvent leurs enfants toutes seules, sans le soutien des pères. Nous devons trouver des fonds et élaborer des programmes spéciaux de lutte contre la féminisation de la pauvreté.
Le fait d’avoir grandi dans une famille comme la vôtre as-t-il influencé votre intérêt pour l’éradication de la pauvreté ?
Je pense que mon implication dans la politique est étroitement liée à mon enfance et à la manière dont j’ai été élevée. Depuis mon enfance, j’ai toujours appris à aider mon prochain et à partager ce que j’ai avec les autres. C’est pourquoi tout ce qui concerne les déséquilibres et les inégalités m’interpelle. Pour moi, faire de la politique est un moyen d’influencer les politiques en faveur d’une société plus équitable.
Quels sont les défis auxquels vous avez été confrontée dans votre carrière politique, qui est largement dominée par les hommes ?
Lorsque je suis entrée au Parlement [du Cap-Vert] en 2011, plusieurs personnes m’ont dit que ma vie allait devenir très difficile. Je me suis fait dire que le fait d’être une femme, et à plus forte raison, une très jeune femme, n’allait pas être compatible avec la fonction de députée. Au début, je me suis sentie très découragée et j’ai été tentée d’abandonner, parce que j’occupais déjà un très bon poste de directrice de l’éducation préscolaire et primaire au ministère de l’Éducation. Mais j’ai décidé de continuer. Aujourd’hui, je me rends compte qu’être une jeune femme est une opportunité et non un obstacle. Je suis maintenant très respectée pour le travail que j’accomplis.
Quel message voudriez-vous adresser aux jeunes filles qui souhaitent arriver au niveau où vous êtes aujourd’hui ?
L’une des choses les plus importantes dans la vie est d’avoir un objectif et un but à atteindre. Je dis toujours que les femmes et les filles - d’où qu’elles viennent et quelles que soient les circonstances qu’elles aient pu avoir à affronter dans leur jeunesse - doivent comprendre qu’elles sont très importantes pour la société dans laquelle elles vivent. Elles doivent avoir de l’assurance et ne jamais renoncer à ce qu’elles veulent devenir dans la vie.
Sur les îles de l’archipel qui constituent le Cap-Vert, un pays situé au large des côtes ouest-africaines, elle est une personnalité bien connue. Graça Sanches, l’une des plus jeunes membres de l’Assemblée nationale du Cap Vert, est devenue députée à l'âge de 30 ans. Élevée dans un milieu modeste à Praia, la capitale, sa priorité est aussi de s'assurer que tout le monde, spécialement les plus pauvres et marginalisés, ont les mêmes droits que les autres citoyens. Elle est également présidente du Réseau des femmes parlementaires.
Sa source d’inspiration, révèle-t-elle, a été sa mère, qui a été enseignante, infirmière, travailleuse sociale, et un exemple vivant de compassion, en prenant soin de ses congénères. Elle véhicule ce message et déclare : « Pour moi, faire de la politique est un moyen d’influencer les politiques en faveur d’une société plus équitable. »
Elle exhorte et, parfois, contraint ses compatriotes à reconnaître la situation critique des personnes qui vivent dans la pauvreté, dont la majorité sont des femmes. Le Réseau des femmes parlementaires fait office d’organisme de lobbying, pour conscientiser les femmes vis-à-vis de leurs droits et les doter des outils nécessaires pour les revendiquer.
Le chemin qu’elle a parcouru est loin d’avoir été un fleuve tranquille : des personnes qui ont essayé de la dissuader de s’impliquer dans la politique, jusqu’à la nécessité de trouver un équilibre entre ses responsabilités de jeune mère et son rôle politique, en passant par le parrainage des masses. Aujourd’hui, d’aucun/es disent qu’elle a prouvé à son pays qu’elle est à la hauteur de la tâche.
Ici, la jeune députée parle de la raison pour laquelle elle a choisi de servir tant son pays que les personnes les plus vulnérables.
Pouvez-vous me dire quelle est votre perception de la situation particulière des femmes au Cap-Vert ?
Dans la mesure où les femmes sont les principales victimes de la pauvreté, nous devons garantir leur accès égal aux opportunités et leur apporter le soutien nécessaire dans les situations difficiles de la vie. La Loi sur la violence basée sur le sexe, adoptée en 2011, renforce la capacité des responsables de l’application des lois à répondre avec délicatesse et diligence aux diverses affaires, et à concevoir des stratégies de prévention coordonnées, que j’ai pu soutenir. Avec les autres députées du Réseau des femmes parlementaires, nous nous sommes rendues dans différentes communautés pour donner des informations aux populations sur la nouvelle loi. L’impact de cette initiative a été très profond, surtout dans les zones rurales. Plusieurs des femmes que nous avons rencontrées subissaient la violence conjugale et ignoraient leurs droits.
Chaque femme a le droit d’être écoutée et de disposer des mêmes opportunités. Je défends les droits des femmes non pas comme une obligation, mais comme une opportunité pour notre société de s’émanciper et d’exploiter son plein potentiel pour s’épanouir.
Quels sont les obstacles à la réduction de la pauvreté ?
Nous mettons en œuvre plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté dans mon pays mais, parfois, ces différents programmes ne s’accompagnent pas d’indicateurs clairs permettant d’analyser leur impact sur les femmes. Un autre obstacle à la réduction de la pauvreté est le fait que nous comptons beaucoup de femmes cheffes de famille, qui élèvent leurs enfants toutes seules, sans le soutien des pères. Nous devons trouver des fonds et élaborer des programmes spéciaux de lutte contre la féminisation de la pauvreté.
Le fait d’avoir grandi dans une famille comme la vôtre as-t-il influencé votre intérêt pour l’éradication de la pauvreté ?
Je pense que mon implication dans la politique est étroitement liée à mon enfance et à la manière dont j’ai été élevée. Depuis mon enfance, j’ai toujours appris à aider mon prochain et à partager ce que j’ai avec les autres. C’est pourquoi tout ce qui concerne les déséquilibres et les inégalités m’interpelle. Pour moi, faire de la politique est un moyen d’influencer les politiques en faveur d’une société plus équitable.
Quels sont les défis auxquels vous avez été confrontée dans votre carrière politique, qui est largement dominée par les hommes ?
Lorsque je suis entrée au Parlement [du Cap-Vert] en 2011, plusieurs personnes m’ont dit que ma vie allait devenir très difficile. Je me suis fait dire que le fait d’être une femme, et à plus forte raison, une très jeune femme, n’allait pas être compatible avec la fonction de députée. Au début, je me suis sentie très découragée et j’ai été tentée d’abandonner, parce que j’occupais déjà un très bon poste de directrice de l’éducation préscolaire et primaire au ministère de l’Éducation. Mais j’ai décidé de continuer. Aujourd’hui, je me rends compte qu’être une jeune femme est une opportunité et non un obstacle. Je suis maintenant très respectée pour le travail que j’accomplis.
Quel message voudriez-vous adresser aux jeunes filles qui souhaitent arriver au niveau où vous êtes aujourd’hui ?
L’une des choses les plus importantes dans la vie est d’avoir un objectif et un but à atteindre. Je dis toujours que les femmes et les filles - d’où qu’elles viennent et quelles que soient les circonstances qu’elles aient pu avoir à affronter dans leur jeunesse - doivent comprendre qu’elles sont très importantes pour la société dans laquelle elles vivent. Elles doivent avoir de l’assurance et ne jamais renoncer à ce qu’elles veulent devenir dans la vie.