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Leadership des femmes

Depuis un certain temps, le cadre de concertation des filles-femmes des partis politiques à interrompu son plaidoyer auprès des formations politiques. Guinée News a rencontré à ce propos Binta Barry de l’UFR, porte-parole dudit cadre. Dans cet entretien, elle explique les raisons du changement de leur agenda.

Cliquez ici pour accéder à l’entretien. 

Iris Berger



Dans les comparaisons mondiales analysant les pourcentages de représentation des femmes dans les parlements, les États-Unis (19.2% ) se classent au 99e rang et la France (26.2%) au 62e rang, très loin derrière le Rwanda, premier avec 63,8% des élus qui sont des élues, le Sénégal (42,7%), l’Afrique du Sud (42%), la Namibie (41.3%), le Mozambique (39.6%) et l’Éthiopie (38.8%) qui se trouvent tous dans le top 20 du classement.

Propos recueillis et traduits par Vincent Hiribarren

Questions à Iris Berger, professeure émérite à l’Université de l’État de New-York à Albany (États-Unis) et spécialiste de l’histoire des femmes en Afrique et de l’histoire de l’Afrique du Sud. Elle vient de publier Women in Twentieth-Century Africa avec Cambridge University Press (2016). Elle a aussi publié, entre autres, South Africa in World History (2009), un ouvrage faisant partie de la collection New Oxford World History.

Comment l’islam a-t-il affecté la vie des femmes en Afrique subsaharienne?

Les femmes musulmanes d’Afrique subsahariennes tendent à être associées à la burqa, au hijab, au voile et à l’isolement. Cette association dissimule une histoire complexe du genre et de l’islam aux échelles locale et régionale. En Afrique subsaharienne, l’islam remonte aux VIIIe et IXe siècles. Quand les commerçants musulmans traversaient le désert du Sahara et l’Océan Indien, diffusaient leur nouvelle religion. Peu à peu, au cours des siècles (par le commerce et les mariages mixtes), l’islam a été adoptée par les dirigeants des puissants royaumes du Ghana, du Mali et du Songhaï. L’islam a aussi remodelé les pratiques religieuses dans de grandes parties de l’Afrique du Nord-Est et a inspiré la langue et la culture swahili de la côte d’Afrique orientale en combinant les influences religieuses, culturelles, et linguistiques locales et externes. Cependant l’influence musulmane s’estompe avec la distance des grands centres urbains et commerciaux et l’islam a mis du temps à transformer la vie des femmes.

Une série de mouvements militants de renouveau islamique à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle ainsi que la conquête coloniale européenne un siècle plus tard, ont redéfini le climat religieux du continent. La diversité culturelle et religieuse qui en a résulté a augmenté avec les efforts de prosélytisme des missionnaires chrétiens qui ont commencé à déferler sur le continent au XIXe siècle. Dans toutes les régions, cependant, les traditions et pratiques religieuses et spirituelles antérieures ont continué à influencer islam et christianisme et la pratique des deux religions était aussi variée que les langues et les sociétés qui les ont précédées.

De plus, l’influence de l’islam pour les femmes était complexe. Contrairement aux anciennes religions africaines qui ont généralement reconnu et célébré l’influence spirituelle des femmes, les femmes musulmanes ont été exclues des rôles politiques et religieux officiels. Mais ni l’islam ni la domination coloniale n’ont endommagé l’expression exubérante de la religion par les femmes à travers des groupes locaux de possession d’esprit qui valorisent le pouvoir des femmes par rapport aux hommes et inspirent leurs pouvoirs en tant que guérisseuses, surtout en matière de fécondité féminine. En outre, bien que les femmes ne pouvaient hériter que de la moitié de ce que les hommes pouvaient hériter, la loi islamique assurait aux femmes des droits fondamentaux en matière de mariage, de divorce et de propriété. Les pratiques qui exigent que les femmes portent le voile ou qui exigent l’isolement des lieux publics varient selon les régions, mais sont rarement appliquées dans les zones rurales où les femmes doivent travailler à l’extérieur du foyer ; par nécessité, la plupart des femmes musulmanes restaient des agricultrices productives et menaient une vie active en tant que commerçantes, travaillant souvent à partir de leurs foyers et utilisant des enfants comme intermédiaires dans les espaces publics.

Alors que l’éducation occidentale se répandait sur le continent, certains lettrés musulmans défendaient l’éducation des filles comme faisant partie intégrante de l’islam, arguant que le Prophète lui-même croyait que les femmes instruites faisaient de meilleures épouses et mères. Le rythme et la nature de la scolarisation des filles musulmanes variaient beaucoup mais dans certaines régions, à mesure que l’indépendance s’approchait, la persistance du phénomène de réclusion fournissait une justification pour l’éducation des femmes, et ce afin de combler la demande en médecins, enseignantes et sages-femmes. À Zanzibar, au moment de la révolution de 1964, les filles devaient rejeter le purdah (isolement) et l’éducation universelle était considérée comme un aspect clé du programme de développement socialiste. Néanmoins, dans les années 60, après que la plupart des pays africains ont gagné leur indépendance, le nombre de filles instruites était plus bas dans les régions francophones, en partie à cause des politiques coloniales persistantes et en de nombreux endroits en raison d’une forte population musulmane opposée à l’éducation des filles. Ainsi dans le puissant roman Une si longue lettre de l’écrivaine sénégalaise Mariama Bȃ, des femmes musulmanes éduquées se sont heurtées à des dilemmes complexes, surtout lorsque leurs maris ont décidé de prendre une seconde épouse.

Au cours des années 1990, les mouvements de renouveau musulman au nord du Nigeria et au Niger (parallèlement à la montée des Églises chrétiennes pentecôtistes) ont proposé des visions de l’ordre moral musulman qui trouvaient les origines des problèmes économiques dans l’immoralité croissante, en particulier dans la sexualité féminine. Leurs dirigeants ont soutenu que seules des réformes morales généralisées pouvaient inverser les effets dévastateurs de la pauvreté et du sous-développement. Néanmoins, un petit nombre de femmes prospères ont été en mesure d’améliorer leur statut en exécutant le hajj, le pèlerinage annuel à La Mecque - menant à une nouvelle classe proéminente de marchandes. Elles sont revenues de La Mecque non seulement avec un sentiment de piété musulmane plus fort, mais aussi avec des symboles coûteux de la modernité tels que les magnétoscopes et les caméras vidéo.

Comment l’influence politique des femmes en Afrique se compare-t-elle à celle des États-Unis?

Lorsqu’elle a remporté la nomination démocrate au poste de présidente des États-Unis, Hillary Clinton est devenue la première femme d’un parti majeur à se présenter au plus haut poste de la nation, mais ce n’était pas la première femme candidate à ce poste. À la fin du XIXe siècle, deux femmes du Parti pour l’égalité des droits se sont présentées au poste de présidente des États-Unis ; il s’agissait de Victoria Claflin Woodhull en 1872 et de Belva Ann Bennett Lockwood en 1884 et 1888. C’est cependant seulement en 1964, qu’une femme, Margaret Chase Smith, a obtenu la nomination d’un parti majeur. Depuis, neuf femmes (dont Clinton) ont demandé la nomination pour les grands scrutins du parti. Néanmoins, des partis plus petits, comme le Parti de la Femme Américaine, le Parti Communiste, le Parti Socialiste des Travailleurs, le Parti Vert (qui a soutenu Jill Stein aux élections de 2016) et de minuscules groupes idiosyncratiques avaient déjà aligné plus de 30 femmes comme candidats à la présidence.

Cependant, la plupart des gens aux États-Unis (et en France) ne savent pas que ces statistiques ne supportent pas la comparaison avec de nombreux pays d’Afrique, un continent souvent associé à l’oppression des femmes. En effet, dans les comparaisons mondiales analysant les pourcentages de représentation des femmes dans les chambres basses ou dans les systèmes à chambre unique, les États-Unis se classent au 99e rang avec 19.2% et la France au 62e rang avec (26.2%), loin derrière le Rwanda, premier de ce classement avec 63,8% de femmes. Le Sénégal (42,7%), l’Afrique du Sud (42%), la Namibie (41.3%), le Mozambique (39.6%) et l’Éthiopie (38.8%) se retrouvent quant à eux tous dans le top 20 (1). Devant les États-Unis se trouvent 15 autres pays africains. Hillary Clinton, si elle avait été élue, aurait pris place à côté d’Ellen Johnson Sirleaf, économiste, banquière, militante politique de renommée internationale et présidente du Liberia depuis 2006. En 2011, Johnson Sirleaf est devenue la première femme politique à recevoir le Prix Nobel de la paix.

Née au Liberia, un pays fondé en 1847 par des esclaves libérés des États-Unis, Ellen Johnson Sirleaf s’est mariée à 17 ans et a eu 4 fils. Elle a étudié au Madison Business College dans le Wisconsin avant d’obtenir un diplôme en économie de l’Université du Colorado à Boulder et un master en administration publique de la Kennedy School of Government de l’Université Harvard. De retour au Libéria, elle a été embauchée au Trésor et est devenue ministre adjointe des Finances dans le gouvernement du président William Tolbert, dont le parti représentait les élites descendantes des fondateurs du pays. Lorsqu’il a été renversé par Samuel Doe en 1980, Johnson Sirleaf est partie en exil au Kenya et aux États-Unis, travaillant dans les services bancaires internationaux, mais cette dernière est retournée au Libéria en 1985 et a fait campagne pour un siège au Sénat. De plus en plus critique contre la brutalité et la corruption de Doe, Johnson Sirleaf a été condamnée à 10 ans de prison, menacée de viol et de mort. Libérée après avoir purgé une peine partielle, elle a fui le pays une fois de plus et a déménagé à Washington, D.C., mais est restée connectée à la politique du Liberia pendant la guerre civile. Quand Johnson Sirleaf est retournée au Libéria pour une troisième fois en 1997, elle a fait campagne sans succès pour devenir présidente, mais s’est représentée en 2005. En faisant campagne agressivement et avec succès contre le célèbre footballeur international George Weah, elle a gagné le scrutin en promettant le développement économique ainsi que la fin de la guerre civile et de la corruption. Lors de son investiture, elle est devenue la première femme élue présidente sur le continent africain.

Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Liberia, durant une conférence de presse organisée par le FMI et la Banque Mondiale sur la question des conflits armés, le 8 octobre 2016, à Washnigton DC. Photo Zach Gibson / AFP

Le Liberia a été un cas unique en ayant une candidate féminine tout à fait qualifiée pour devenir présidente à la suite de la guerre civile. Néanmoins ce phénomène s’est produit aussi ailleurs en Afrique : les femmes se sont positionnées pour tirer parti des pressions locales et internationales visant à rédiger des constitutions démocratiques et organiser des élections multipartites au cours des années 1990 et au début du XXIe siècle. Dans la réorganisation post-conflit du gouvernement qui a eu lieu en Afrique du Sud, en Namibie, au Mozambique et en Ouganda en Sierra Leone, au Liberia et en Érythrée, les femmes se sont rassemblées pour faire en sorte que leurs voix ne soient pas réduites au silence dans les nouveaux systèmes politiques. Appliquée en Afrique du Sud après les élections historiques qui ont mis fin à l’apartheid en 1994, l’une de leurs principales tactiques (également utilisées en France) était d’exiger une plus grande parité entre les femmes et les hommes dans les organes législatifs en fixant des quotas pour la représentation des femmes au niveau national (et parfois régional et local). Ces demandes ont été particulièrement fructueuses dans les pays issus de troubles civils depuis le milieu des années 80, ouvrant des espaces aux militants politiques pour promouvoir des cadres politiques et constitutionnels reflétant les préoccupations contemporaines en matière de protection des droits des femmes.

Comment une perspective comparative peut-elle enrichir notre compréhension de l’histoire de l’Afrique du Sud?

Lorsque le sénateur Robert F. Kennedy, frère du défunt président John F. Kennedy, prononça un discours à l’Université du Cap en 1966, il commença ses remarques avec un résumé apparemment simple de l’histoire de l’Afrique du Sud. Il a ainsi évoqué un pays colonisé par les Hollandais au milieu du XVIIe siècle, puis pris par les Britanniques et enfin devenu indépendant. Il a aussi évoqué un pays où les premiers habitants furent d’abord soumis, mais avec qui les relations restaient un problème. Il a parlé d’un pays qui se définissait sur une frontière hostile, d’un pays qui importait autrefois des esclaves et qui luttait toujours pour effacer les dernières traces de cette ancienne servitude. À la surprise de son auditoire, il conclut: «Je me réfère bien sûr aux États-Unis d’Amérique».

En établissant ces liens communs entre les deux pays, Kennedy appelait les jeunes à lutter contre l’injustice et l’inhumanité à travers le monde, mais ses remarques contribuèrent aussi à placer l’Afrique du Sud dans le contexte plus large de l’histoire mondiale en la situant parmi les nombreux pays colonisés par les Européens qui parcoururent le globe à partir de la fin du XVe siècle à la recherche de nouvelles sources de richesse et de pouvoir. Comme l’a observé Kennedy, ces conquêtes ont laissé un héritage d’oppression, d’esclavage et d’inégalité raciale combiné à une exploitation intensive des ressources naturelles et des technologies modernes très développées. Comme au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans de nombreux pays d’Amérique latine, l’Afrique du Sud a attiré un nombre important de colons européens qui se sont emparés de vastes étendues de terres et approprié de précieuses ressources. En Afrique, ce récit sud-africain de dépossession était parallèle à l’histoire de la Rhodésie du Sud (aujourd’hui Zimbabwe), du Kenya et de l’Algérie. Kennedy a également évoqué la lutte pour éradiquer les derniers vestiges de la servitude. Bien que la lutte contre l’apartheid se poursuivait encore en 1966, l’Afrique du Sud, contrairement aux États-Unis, avait obtenu sa liberté par une combinaison de pressions politiques, diplomatiques et militaires plutôt que par une guerre anticoloniale à grande échelle.

Source: Libération Africa

Marlène Schiappa

Propos recueillis par Hugo Domenach

Les Américains et surtout les Américaines ont refusé d'élire une femme à la tête de leur pays. En France aussi, la démocratie ne permet pas aux femmes d'accéder aux plus hauts postes à responsabilité, y compris lorsque la parité est rendue obligatoire par la loi. Auteur d'une note intitulée La Démocratie contre les femmes ? pour la Fondation Jean-Jaurès, Marlène Schiappa, adjointe au maire du Mans (sans étiquette), analyse « le mâle être » des systèmes politiques occidentaux.

Le Point.fr : Pourquoi, selon vous, aux États-Unis comme en France, les institutions démocratiques briment-elles les femmes ?

Marlène Schiappa : Comme aux États-Unis, la démocratie française entretient un plafond de verre qui empêche les femmes d'accéder aux plus hauts postes de pouvoir : elles sont à peine 25 % de parlementaires, 16 % de maires, et il n'y en a jamais eu à la tête de l'Assemblée nationale, du Sénat ou à la présidence de la République. Cela s'explique parce que la politique a été organisée par et pour les hommes. Les problématiques des femmes ne sont pas prises en compte. Dans 76 % des familles, la femme est seule responsable des missions liées à la vie scolaire. Et elles accomplissent 80 % des tâches ménagères en moyenne tout en étant payées 20 % de moins. Les femmes ne sont souvent pas disponibles aux heures des conseils municipaux ou du militantisme. Elles se heurtent aussi à ce que l'institut Catalyst désigne comme les « normes masculines du pouvoir » : l'esprit de clan, la concurrence et la compétition permanente, le refus de l'émotion... Il y a également un problème d'autocensure.

Pourtant, on a l’impression que la situation évolue. Depuis les dernières élections municipales, certains observateurs soulignent une supposée « vague » de femmes élues maires dans les grandes villes : Paris, Nantes, Rennes …

C'est un cache-misère. L'idée qu'elles seraient actuellement nombreuses tient au « syndrome de la Schtroumpfette » qui veut que l'on remarque, et donc médiatise, plus une femme seule parmi un groupe d'hommes. Mais la situation à Rennes, Nantes et Paris, où deux femmes étaient en course pour être élues, n'est pas représentative du reste de la France. En tout, seulement 16 % des villes de France ont pour maire des femmes (elles étaient 13,8 % en 2008). Pourtant, d'après le Haut Conseil à l'égalité, 17 % des têtes de liste aux élections municipales étaient des femmes. Une part importante d'entre elles ont donc été élues. Cela veut dire que les Français sont prêts à voter pour une femme, pour peu qu'on leur en présente une.

À Rome (Virginia Raggi), en Allemagne (Frauke Petry), en Norvège (Siv Jensen), en France (Marine Le Pen), au Danemark (Pia Kjærsgaard), en Suisse (Céline Amaudruz), des femmes se présentent sous les couleurs de partis populistes. Comment expliquer ce phénomène dans les démocraties occidentales ?

Parce que, quand ça va très mal, on a besoin d'une maman. Les femmes sont souvent considérées comme les derniers recours, comme Theresa May en Angleterre. Valérie Pécresse en a joué. Elle a déclaré : « Quoi de mieux qu'une femme pour faire le ménage ? » pendant la campagne des élections régionales en Île-de-France en 2015. Il y a aussi un sexisme bienveillant. Les partis populistes jouent sur l'image des femmes glamour, sur leur sex appeal.

Aux États-Unis, la majorité des femmes blanches ont voté pour Trump. Pourquoi les femmes ne votent-elles pas pour d’autres femmes ?

Finalement, il n'existe pas de « vote des femmes » monolithique. Hillary Clinton aurait pu devenir la première femme présidente des États-Unis, mais elle aurait aussi été une candidate féministe, soutenue par les mouvements égalitaires. Son programme comportait la création d'un véritable congé maternité national, le droit à l'IVG et l'égalité salariale. Donald Trump milite contre l'avortement, humilie ses ex-femmes publiquement et se vante d'être l'auteur d'agressions sexuelles. Pourtant, la majorité des femmes a voté pour Trump, validant la « soumission enchantée » des femmes décrites par Bourdieu. Cela montre qu'en plus d'empêcher d'accéder à des postes à responsabilité, le fait d'être une femme n'est pas non plus un argument électoral, y compris auprès des femmes elles-mêmes. Depuis une décennie, les partis politiques communautarisent le vote des banlieues, des femmes, des immigrés… Mais il existe toujours une variable irrationnelle. 

Pourquoi faudrait-il s’organiser pour permettre à davantage de femmes d'exercer le pouvoir alors qu’elles le rejettent ?

Parce que cela doit être l'essence de la démocratie. C'est ce qui différencie ce régime du totalitarisme. Comme l'écrivait Alexis de Tocqueville, la démocratie peut conduire au népotisme et elle est perfectible, mais pour accéder à l'égalité, il ne faut pas moins de démocratie, il en faut plus. Et la démocratie consiste en « donner des droits à chaque citoyen ou n'en donner à personne ».

Que faudrait-il faire justement pour accéder à plus d’égalité ?

Il faudrait réorganiser la politique. Il faut s'inspirer des chartes de parentalité dans les entreprises : éviter les réunions après 18 heures. Il faudrait aussi travailler sur la parité : l'appliquer dans les conseils d'agglomération et les conseils communautaires et établir un système de sanction plus dissuasif que les amendes. Nous pourrions nous inspirer de la culture du « naming and shaming » (nommer et faire honte) comme aux États-Unis. Et accepter plus facilement les lobbys féministes, toujours comme aux États-Unis. En France, les femmes ne sont pas assez bien organisées et pas assez solidaires.

Source : Le Point

Les négociations continuent à Marrakech sur le climat, après l’entrée en vigueur récente de l’Accord de Paris. La COP22, la grande conférence mondiale sur l’environnement au Maroc entame sa deuxième semaine pour discuter de la feuille de route qui prévoit la limitation du réchauffement climatique en dessous de 2 degrés.

Cette conférence met l’accent aussi sur les femmes et leurs rôles dans ce projet mondial.

Ecoutez l’intervention de Yannick Glemarec, Directeur Exécutif Adjoint d’ONU Femmes sur les ondes de la radio marocaine 2M sur ce sujet ici

Dans le monde politique québécois, Monique Jérôme Forget est connue comme la dame à la « sacoche » parce qu’elle a été présidente du Conseil du Trésor sous le gouvernement libéral de Jean Charest, ainsi que ministre des finances.

Sa carrière politique s’est échelonnée sur dix ans, de 1998 à 2008. Et celle qui tenait les cordons de la bourse au gouvernement provincial avertissait ses collègues que leurs dossiers devaient être bien préparés pour obtenir de nouvelles sommes d’argent.

Que pense Monique Jérôme-Forget de la façon dont les femmes exercent leur pouvoir en politique alors qu’au Canada trois femmes sont premières ministres en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, et qu’aux États-Unis, Hillary Clinton est devenue la première femme à briguer la présidence des États-Unis?

Maryse Jobin a recueilli les propos de Monique Jérôme-Forget, féministe de la première heure, sur la place des femmes en politique. Cliquez ici pour écouter son témoignage. 

Source: Radio Canada International

Zahra Langhi est une chercheuse et militante libyenne exilée en Egypte, qu’iKNOW Politics a interviewée en 2015. Elle fait partie de ceux qui ont appelé à l'organisation du "Jour de Colère" à l'encontre de Muammar Khadafi en février 2011. Cinq ans plus tard, elle revient sur le soulèvement libyen et la transition, ainsi que sur les défis qui se posent aujourd'hui à son pays dans un environnement politique chaotique et violent. Regardez cette vidéo produite par Samar TV

Ce guide est conçu pour accroître la compréhension des obligations légales des pays de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre pour parvenir à l'égalité des sexes dans la prise de décision. Il se concentre sur le renforcement des efforts visant à améliorer le cadre juridique dans la région afin de garantir que les lois soient clairement rédigées, applicables et efficaces. Une attention particulière est accordée aux processus par lesquels les lois soutenant la participation politique des femmes sont élaborées, négociées, rédigées, adoptées et mises en œuvre. Il vise à renforcer les processus législatifs qui renforcent et garantissent les droits légaux des femmes qui souhaitent se présenter aux élections et qui sont prêtes à occuper des postes de leadership dans leurs parlements et gouvernements. Des instruments juridiques sont présentés, ces derniers peuvent être utilisés pour faire progresser la participation politique des femmes.

Les expériences comparatives présentées dans ce guide abordent à la fois des exemples de bonnes pratiques et des lois qui ont échoué parce que leurs réglementations étaient imprécises, peu claires et/ou manquaient de sanctions efficaces. Le guide présente également diverses dispositions de lois résultant de différentes exigences constitutionnelles ou systèmes électoraux, en évaluant leurs avantages et leurs inconvénients.

Cliquez ici pour télécharger le guide publié par ONU Femmes en 2021.

Né sous l’impulsion d’une vingtaine de femmes engagées dans la société, INVESTIES est un programme d’entraînement à la pratique politique inspiré des programmes américains ayant porté au pouvoir une nouvelle génération d’activistes  : Emerge America, Emily’s List, She Should Run, Justice Democrats, Sunrise Movement, etc.

Le parcours est construit autour de cinq week-ends de pratique politique répartis entre septembre 2020 et juin 2021. Au cours de ces 9 mois, le programme est enrichi des masterclass et des ateliers paires à paires proposés par les participantes avec des femmes expertes dans leur domaine. Les deux axes de travail sont : l’acquisition de techniques politiques et électorales, et la construction d’une vision renouvelée de la posture de l’élue.

Cliquez ici pour plus d’information.

Alors que l’impact de la Covid-19 s’intensifie à l’échelle mondiale, nous avons sélectionnés plusieurs ressources et informations utiles concernant les réponses sensibles au genre et au leadership des femmes en période de pandémie. Vous y trouverez une liste de résolutions pertinentes (d’organes internationaux et régionaux), d'outils utiles, de discussions virtuelles, d'appels et de nouvelles des premières lignes des réponses institutionnelles et politiques à la pandémie et ses effets.

Cette page est régulièrement mise à jour avec des nouvelles ressources provenant de nos partenaires et d'autres institutions qui proposent des solutions sensibles au genre.

Résolutions

  • Le Parlement européen a adopté une résolution concernant la coordination de l'UE sur la réponse à la pandémie de Covid-19, invitant la Commission européenne et les États membres à donner la priorité à l'aide et aux mesures d'atténuation de la crise aux citoyens les plus vulnérables, surtout les femmes. Cliquez ici pour y accéder.
  • Le Parlement latino-américain (Parlatino) a adopté une résolution appelant à l'intégration de la dimension de genre en réponse à la pandémie de Covid-19 et garantissant la participation des femmes à la prise de décision à tous les niveaux. Cliquez ici pour y accéder.

Outils utiles

  • Nous avons récemment organisé une discussion en ligne sur le leadership des femmes dans la réponse à la COVID-19 en arabeanglaisfrançais et espagnol pour sensibiliser à l'importance d'inclure la voix des femmes et des réponses sensibles au genre à la crise et pour collecter les bonnes pratiques et recommandations des membres de notre réseau. Cliquez ici pour voir la discussion en ligne en français.
  • Le Secrétaire général des Nations Unies a publié un guide de politiques qui explore comment les vies des femmes et des filles sont affectées par la COVID-19 et qui présente des mesures prioritaires pour accompagner à la fois la réponse immédiate et les efforts de relèvement sur le long terme. Cliquez ici pour y accéder.
  • ONU Femmes travaille avec des partenaires pour collecter les données de genre et donner une image plus précise de l’impact de la crise sur les femmes et les filles afin de permettre des mesures plus adéquates.  Cliquez ici pour voir les données.
  • Cette étude d'ONU Femmes met en évidence l'impact de la pandémie actuelle sur la violence à l'égard des femmes et des filles et formule des recommandations pour prévenir et répondre à ce phénomène, au début, pendant et après la crise. Cliquez ici pour y accéder.
  • L’Union interparlementaire a publié une note d’orientation à l’intention des parlements qui comprend des recommandations sur la participation et le leadership des femmes dans la prise de décisions parlementaires sur la Covid-19, la législation Covid-19 sensible au genre et la surveillance de l’action gouvernementale contre la pandémie dans une perspective de genre. Cliquez ici pour y accéder.
  • Le bureau d'ONU Femmes pour les Amériques et les Caraïbes a élaboré un document d'information contenant des recommandations sur la façon d'intégrer les femmes et le principe d'égalité des sexes dans la la gestion de la crises. Cliquez ici pour y accéder.
  • Le Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) a publié une note d'orientation détaillée avec une série de recommandations que les gouvernements pourraient suivre pour protéger les droits des femmes dans leurs politiques liées à la Covid-19. Cliquez ici pour la télécharger.

Discussions virtuelles

  • Discussion sur « Genre et Covid-19 » : pourquoi les hommes meurent plus du virus que les femmes ? Et pourquoi ce fait n'a-t-il pas d'incidence sur la recherche d'un vaccin aux États-Unis ? Animée par Francesca Donner, directrice sur le genre au Times et éditrice de la newsletter du Times In Her Words, cette discussions répond à ces questions pressantes avec Caroline Criado Perez, auteure du livre primé Invisible Women et Alisha Haridasani Gupta, journaliste sur le genre pour In Her Words. Écoutez la conversation ici.
  • Discussion sur « Le leadership en temps de crise » : à quoi ressemble un bon leadership en temps de crise ? En cette période de défis sans précédent liés à la Covid-19, que pouvons-nous apprendre des grands leaders du passé ? Au cours de cette conversation en webinaire, des experts ont exploré ces questions et bien d'autres sur le leadership en temps de crise. Cliquez ici pour accéder à l'enregistrement.
  • Discussion sous le thème « Pourquoi nous devons rendre les femmes visibles » : la Fawcett Society a organisé le 7 avril une conversation en ligne avec d'éminents défenseurs et dirigeants de l'égalité des sexes sur la façon dont le coronavirus affecte les femmes et les filles au Royaume-Uni et pourquoi nous devons rendre leurs expériences plus visibles. Cliquez ici pour accéder à l'enregistrement.
  • Conversation à venir avec l'ancienne présidente de l'Irlande Mary Robinson et Halla Tómasdóttir le 16 juin 2020 à 9h30 - 10h30 EDT: la pandémie COVID-19 est un test extraordinaire de leadership, et les femmes occupant des postes de direction dans le monde se lèvent pour se rencontrer le défi. Cette session aura la présence de l'ancienne présidente de l'Irlande Mary Robinson et Halla Tómasdóttir - une ancienne candidate à la présidence de l'Islande, directrice et exécutive et entrepreneur - dans une discussion dynamique sur le leadership en temps de crise: leçons des femmes leaders mondiaux. Pour en savoir plus sur l'événement et pour vous inscrire, cliquez ici
  • Prochain séminaire intitulé «Leadership en situation de crise: qu'attendons-nous des dirigeants pendant la pandémie de Covid-19?» le 25 juin 2020 à 10 h 30 - 11 h 30 EDT: Il devient rapidement clair que les effets de Covid-19 sont sexués de manière complexe, de manière à renforcer ou à contester les inégalités existantes. Le leadership est l'une des arènes les plus visibles pour l'observer. Ce séminaire se concentre sur les leaders et le leadership, en posant des questions et en recherchant l'espoir. Pour en savoir plus sur l'événement et pour vous inscrire, cliquez ici.

Appels à l’action et autres nouvelles

  • Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté les gouvernements « à placer les femmes et les filles au centre de leurs efforts pour se remettre de Covid-19 », leur rappelant que le leadership des femmes et une représentation et un pouvoir de décision égaux sont essentiels. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Trente-six femmes dirigeantes ont co-signé une lettre destinée au président du Conseil de sécurité des Nations Unies, José Singer Weisinger, demandant une action mondiale en réponse au plus grand défi en temps de paix auquel l'humanité a été confrontée. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Le Secrétaire général de l'Union interparlementaire Martin Chungong et le Secrétariat des Champions internationaux du genre ont co-publié un article d'opinion sur les implications sexospécifiques de la pandémie de Covid-19 proposant des solutions pour contrer les effets négatifs sur les femmes et les filles. Cliquez ici pour y accéder.
  • Les socialistes et démocrates, ainsi que les dirigeants du parti socialiste européen et de son organisation féminine PSE Women ont envoyé une lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, appelant à une réponse proactive et sensible au genre face à la crise. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Dubravka Šimonović, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, a lancé un appel à contributions pour collecter des informations sur l'augmentation de la violence à l'égard des femmes et de la violence domestique dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Le Comité CEDAW appelle les gouvernements et les institutions multilatérales à assurer une représentation égale des femmes dans la formulation des réponses à la Covid-19 et des stratégies de sortie de crise. Cliquez ici pour télécharger la déclaration.
  • Avec une lettre ouverte, Deliver for Good, un réseau de plus de 500 organisations de soutien engagées dans la promotion de l'égalité des sexes, appelle les gouvernements à appliquer une perspective de genre et à placer les filles, les femmes et l'égalité des sexes au centre de la préparation à la Covid-19. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • « Qu'ont en commun les pays ayant les meilleures réponses au coronavirus ? Des femmes au pouvoir », répond Forbes. De la Nouvelle-Zélande à l'Islande, les femmes leaders montrent une nouvelle façon de gérer les crises. Que nous apprennent-elles ? Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Comment préparer et réagir à la crise de Covid-19? Les leaders des villes et des pays ont été confrontés à un test sans précédent. Ceux qui ont réussi ce test avec brio sont disproportionnellement des femmes. Et cela malgré le fait qu'elles ne représentent que 7% des chefs d'État. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Rise for All est une nouvelle initiative qui rassemble des femmes leaders pour mobiliser le soutien au Fonds des Nations unies pour le redressement et à la feuille de route des Nations unies pour la relance économique et sociale, comme prévu dans le nouveau Cadre des Nations unies pour la réponse socio-économique immédiate à la Covid-19. Cliquez ici pour voir leur message vidéo.
Pour plus de ressources et de nouvelles sur Covid-19 et l'égalité des sexes, cliquez ici.

Ce Kit d’action a été conçu pour donner des indications sur la mise en oeuvre globale du mouvement de solidarité HeForShe. Il contient des informations générales sur la campagne, présente des étapes de mise en oeuvre de la campagne faciles à suivre et fournit une liste d’outils et de ressources disponibles sur la campagne. Il a été spécifiquement conçu pour les parlementaires. D’autres kits d’action similaires existent égale­ment pour les organisations de la société civile et d’autres défenseurs de l’égalité des sexes.

MESSAGES LES CLÉS

  • L’inégalité entre les sexes fait partie des violations des droits de l’homme les plus persistantes de notre époque. Bien qu’elles soient combattues depuis de nombreuses années, les inégalités entre les femmes/filles et les hommes/garçons continuent d’exister sous des formes inacceptables dans le monde entier.
  • HeForShe est un mouvement de solidarité en faveur de l’égalité des sexes qui encourage les hommes et les garçons à militer et à prendre parti pour les femmes et les filles, à briser les tabous, à s’exprimer et à inciter leur entourage à agir pour promouvoir l’égal­ité des sexes.
  • L’égalité des sexes n’est pas une problématique exclusivement féminine. C’est un droit de l’homme qui nous concerne tous : les femmes et les filles tout comme les hommes et les garçons. En effet, lorsque l’égalité des sexes imprègne la vie sociale, politique et économique quotidienne, nous sommes tous gagnants. L’éman­cipation des femmes est un atout pour l’humanité tout entière. L’égalité des sexes libère les femmes, mais aussi les hommes, des rôles sociaux prédéfinis et des stéréotypes sexistes.

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Le réseau Elues Locales, start-up de l’entrepreunariat social dédiée à la place des femmes en politique, a recueilli les témoignages de plusieurs centaines d’élues afin d’identifier et neutraliser les blocages rencontrés dans le "guide de la candidate aux élections municipales 2020".

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Malgré quelques signes de progrès, l'impact sur la vie et le rôle des femmes dans le monde s'est révélé discontinu. En effet, quinze ans après l'adoption de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui appelle à faire respecter les droits des femmes pendant un conflit et pour faire valoir leurs rôles en matière de paix et de sécurité, cette note d'information encourage la communauté internationale à absolument profiter de la révision officielle de l'agenda sur les femmes, la paix et la sécurité pour combler les lacunes. Selon cette note d'information, l'engagement international devrait se focaliser sur la participation des femmes, la prévention du conflit et de la violence sexiste, la mise en œuvre, et le financement. 

Cette formation a pour objectifs de sensibiliser sur la résolution du Conseil de sécurité 1325 (2000) et les résolutions ultérieures 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), et 2122 (2013) ; de mobiliser les gouvernements et la société civile en vue d’intégrer une perspective de genre dans tous les domaines de la paix et de la sécurité ; et de renforcer les capacités nationales et régionales pour l’intégration de la problématique femmes, paix et sécurité.

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